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Histoires Des Invités

Trois, c’est déjà une foule

 

Par Jumpgirl Prettywater

Traduit par Rose Mimbo

 

2. Le revers de la médaille

« Tu n'as pas de jupe ? »

Le visage d'Édouard surgit de l'armoire de Lucie. Elle commence par secouer la tête en guise de réponse, puis elle se souvient :

« Attends ! J'en ai une quelque part… »

Elle se lève du lit où elle attendait et commence à fouiller dans ses vêtements. Après quelques secondes de fouille, elle brandit victorieusement une jupe plissée bleu marine.

« Essaie-la, ordonne Édouard. »

Lucie est déjà en culotte, il ne lui faut donc qu'une seconde. C'est une jupe simple qui s'arrête juste en dessous de ses genoux. Elle la regarde et se demande avec étonnement :

« Où ai-je pu acheter ça ? »

Édouard montre sa hanche droite et remarque :

« L'étiquette est toujours là. »

Lucie porte un haut lilas et vérifie dans son miroir en pied comment il va avec la jupe. Édouard dit :

« Tu as l'air d'une écolière. »

La même pensée a traversé l'esprit de Lucie, et elle serre les dents. Édouard se place derrière elle et la serre dans ses bras :

« C'était un compliment. Cela te va vraiment bien. »

Malgré les paroles rassurantes d'Édouard, elle sent qu'il est encore tendu. Il est venu à la maison avec elle pour l'aider à préparer son rendez-vous avec Jacques ce soir-là. Il a insisté pour choisir ce qu'elle va porter, et cela prend un certain temps. Lucie souffre d'un profond manque de vêtements sexy. La tenue actuelle est la meilleure qu'elle a, mais elle ne laisse entrevoir qu'une chaste sensualité. Lucie se mord les lèvres et dit :

- Je ne suis pas sûre. Peut-être avons-nous encore le temps d'acheter autre chose ?

- Non, Jacques va arriver d'une minute à l'autre. Mais ne t'inquiète pas. Tes vêtements sont assez bien pour moi, ce sera pareil pour lui.

- Tu n'as pas l'air convaincu... »

Édouard soupire, embrasse l'arrière de sa tête et explique :

- Ta tenue est très bien. La seule chose qui intéresse Jacques dans les vêtements, de toute façon, c'est la rapidité avec laquelle il peut les enlever... Non, c'est tout le reste qui m'inquiète. Je veux vraiment que vous vous entendiez. Si vous ne vous appréciez pas, je ne sais pas ce que je ferai... »

La sonnette de la porte choisit cet instant pour sonner, interrompant sa rumination. Jacques est arrivé. Édouard donne son sac à Lucie, arrache l'étiquette de la jupe et la fait sortir en lui donnant une tape sur le derrière.

Jacques l’emmène dans un joli restaurant italien. Au début, Lucie ne parvient pas à décider si c'est bizarre, stupide, fou ou carrément pervers d'être à un premier rendez-vous avec un homme avec qui elle a déjà couché. Cet homme étant, par-dessus le marché, le frère jumeau de celui avec qui elle est sortie seulement la veille. Lucie ne s'est toujours pas faite à l'idée que les frères ont l'habitude de partager les femmes. Et, se connaissant, elle ne s’y fera probablement jamais.

Cependant, elle se met rapidement à apprécier la compagnie de Jacques. Évidemment, elle aime son apparence. Mais il est aussi intelligent, plein d'esprit, passionné, et bien d'autres choses encore. Il a le même sens de l'humour que son frère, mais plus mordant. Ils se moquent l'un de l'autre tout au long du repas, comme une bataille d'esprit. Jacques possède cependant un côté plus profond. Il parle de son amour pour Shakespeare, Dickens, Kant ou Camus. Il donne à Lucie l'impression d'être stupide, alors qu'elle est elle-même une lectrice avide, mais qui n'aime pas la littérature classique. Elle a appris d'Édouard qu'il est médecin. Mais lorsque Jacques lui dit qu'il est médecin urgentiste, elle comprend soudain la raison sous-jacente de la vie amoureuse particulière des frères : aucun homme ne peut être aussi parfait. Ce gros défaut est là pour contrebalancer tous leurs talents.

Ils ne parlent pas de la règle des frères de partager leurs femmes. Lucie essaie d'en parler au milieu du repas, mais Jacques la fait taire avec un regard d'avertissement vers les personnes assises à la table voisine. Et ainsi, la rencontre se déroule comme un vrai rendez-vous. Du moins jusqu'à ce qu'ils terminent les desserts. Jacques sort son téléphone et Lucie attend poliment pendant qu'il écrive rapidement un SMS. Il l'a à peine remis dans sa poche que c'est au tour de son propre téléphone de sonner dans son sac. Elle a reçu un message d'un numéro qu'elle ne connaît pas. Elle est décontenancée en voyant le message qui s'affiche sur son écran :

« Pendant que je paie la facture, va aux toilettes. Enlève ta culotte et ton soutien-gorge. »

Jacques fait un clin d'œil lorsqu'elle lève vivement la tête vers lui. Puis il dit :

« Tu es prête à partir ? »

Lucie hésite une seconde avant de répondre :

« Oui. Permettez-moi juste de me repoudrer le nez d'abord, si cela ne vous dérange pas.

- Pas du tout. »

Il lui adresse un large sourire, ravi. Elle se lève et se dirige vers les toilettes. Elle entre rapidement dans une cabine et retire son soutien-gorge et sa culotte comme il l'a ordonné. Ses mains tremblent légèrement lorsqu'elle replace les bretelles de son haut moulant et glisse ses sous-vêtements dans son sac à main. Elle comprend maintenant pourquoi Édouard avait insisté pour qu'elle ne prît pas son petit sac à main. Le soutien-gorge à armatures qu'il a choisi n’y serait jamais entré.

Lucie retourne dans la salle ; elle est certaine que tout le monde sait ce qu'elle vient de faire. Elle tressaille lorsqu'un serveur passe devant elle et croise les bras pour cacher ses tétons qui pointent. Elle rejoint rapidement Jacques et est soulagée de voir qu'il a réglé l'addition, ce qui signifie qu'ils peuvent partir immédiatement. Il lui offre son bras et embrasse légèrement sa joue en chuchotant :

« Bonne fille... »

Le restaurant n’est pas loin de la rivière, et Jacques la conduit vers la promenade pittoresque sur la rive. Ils marchent près l'un de l'autre, les bras joints, un couple parfait se promenant par une chaude nuit d'été. Sauf pour leur conversation :

« Qu'est-ce que tu connais du BDSM ? Demande Jacques.

- Je ne sais pas vraiment comment l'évaluer. Je veux dire, j'ai Internet... Mais je n'ai jamais été dans une relation D/S. Mes ex-petits amis... Eh bien, c'étaient des garçons, c'est tout. Ils m'attachaient si je le leur demandais. Mais ils ne prenaient pas ça au sérieux. C'était juste un jeu pervers pour eux, bien pour jouer de temps en temps, mais pas plus que ça. »

Lucie se demande si elle n'en dit pas trop. Mais c’est la première fois qu'elle peut parler librement de cette partie d'elle-même, et elle a besoin de se confier :

« Il y a quelques mois, je suis sortie avec quelqu'un... Je pensais que c’était un Dom, alors je me suis ouverte à lui.

- Et ? »

La voix de Jacques l’encourage.

« Et il s'est enfui plus vite que si je lui avais dit que j'étais un homme ! »

Jacques rit. C'est contagieux et Lucie se surprend à sourire bien qu'elle dise ensuite :

« Je suppose que je ne devrais pas être surprise. Comment puis-je attirer un vrai homme avec mes vêtements incroyablement sexy et mon allure glamour ?

- Eh bien, ça a pourtant marché pour nous... »

Jacques essaie d'être léger, mais l'humeur de Lucie change. Elle répond avec amertume :

« Oui, je ne comprends toujours pas comment j'ai réussi à faire en sorte qu'Édouard me parle dans ce centre commercial.

- Oh, mais notre Édouard est un petit diable rusé... L'un de ses stratagèmes préférés est d'entrer dans une librairie et de prendre un livre BDSM dans la section érotique. Il le place ensuite au milieu des best-sellers, et observe la réaction des femmes. »

La voix de Jacques ralentit lorsqu'il continue :

- Il m'a raconté comment ton regard s'est attardé sur la couverture... Et comment, quand tu pensais que personne ne regardait, tu as retourné le livre pour lire le résumé... Alors il t’a suivie pendant quelques minutes, pour vérifier que tu n'étais pas en train de retrouver un soupirant ou un groupe d'amis bruyants, et il t’a abordée. »

Lucie connaît la suite de l'histoire. Elle a acheté un café et l'a renversé en cherchant des pièces dans son sac. Édouard a fait le même achat à côté d'elle et, rapide comme l'éclair, a attrapé la tasse qui tombait. Avant qu'elle ait pu comprendre ce qui se passait, il l'a dirigée vers une table et ils ont discuté. Elle demande :

« Mais comment a-t-il su que j'étais une soumise ?

- Eh bien, la plupart des soumis sont des femmes, donc il y avait de bonnes chances. Et il a eu une intuition en te parlant. Mais il n'était pas sûr avant votre premier baiser.

- Comment ça se fait ? »

En guise de réponse, Jacques la coince contre la balustrade surplombant la rivière. Il l'embrasse lentement mais profondément, sans jamais la quitter des yeux. Elle réalise alors que ses yeux, bien qu'ils soient de la même couleur que ceux d'Édouard, ont un motif très particulier sur les iris. Regarder dans les yeux d'Édouard est comme regarder dans les profondeurs d'un océan bienveillant. Les yeux de Jacques sont une mer déchaînée, ses iris sont marqués de plis sombres et de pics blancs semblables à des vagues.

Le baiser se prolonge et Lucie se sent réjouie, son humeur amère a disparu. Lorsque Jacques se retire, elle se surprend à lui sourire bêtement. Jacques lui rend son sourire et lui demande :

« Tu ne remarques rien ? »

Quand il voit la perplexité sur son visage, il baisse le regard, lui indiquant qu'elle doit baisser les yeux. Elle le fait et est étonnée de constater que ses poignets sont croisés et pris dans l'une des mains de Jacques. Elle réalise alors qu'elle savait qu'il l'attrapait, mais qu'elle l'avait ignoré. Ça semblait si naturel.

« C'est comme ça qu’Ed a su. C'est un idiot romantique et il voulait seulement te prendre la main... mais c'est arrivé.

Une flamme apparaît dans les beaux yeux de Jacques. Il tient toujours ses poignets serrés. Lucie dit d'un ton suggestif, surprise de sa propre audace :

« Je n'ai pas de culotte...

- Ne t'inquiète pas, je n'ai pas oublié. Mais nous sommes à l’extérieur. Je pensais que tu préférerais attendre.

- Je ne pense pas pouvoir attendre...

- Eh bien, je suppose que tu le mérites, après la nuit dernière... »

Jacques ramène ses poignets croisés vers sa poitrine et se rapproche d'elle. Lucie déplace ses pieds pour ouvrir ses jambes. Jacques jette un coup d'œil autour de lui, et s'assure qu'il n'y a personne en vue. Puis sa main libre glisse sous sa jupe et grimpe à l'intérieur de sa cuisse.

Contrairement à la nuit précédente où il avait été un Maître taquin, Jacques ne perd pas de temps. Il la pénètre de but en blanc avec deux doigts. Les doigts s’enfoncent sans effort dans sa chatte plus qu'humide. Très vite, la bouche de Lucie reste ouverte et elle s'appuie sur la balustrade derrière elle. Jacques embrasse son cou puis commence à le mordiller. Elle ferme les yeux en signe d’abandon.

Des bruits de pas résonnent soudain. Mais Lucie est trop avancée pour s'en soucier. Elle perçoit à peine que Jacques lui lâche les poignets et baisse sa tête pour cacher son visage aux intrus. Il l'embrasse à nouveau alors que des cris d'indignation retentissent quelque part sur leur droite. Et elle jouit alors que les pas s'accélèrent, leurs propriétaires se dépêchant de s'éloigner de la scène.

La main de Jacques se retire. Les yeux toujours fermés, Lucie chuchote :

« J'ai des mouchoirs dans mon sac.

- Pour quoi faire ? »

La voix de Jacques est bizarre. Lucie ouvre les yeux et le voit qui se lèche les doigts. Cette vue l’hypnotise et elle reste figée pendant le temps qu'il lui faut. Il lui décoche son sourire de loup.

Lucie n'hésite pas à rester blottie dans l'étreinte de Jacques quelques instants de plus, mais il la relâche brusquement et ils reprennent leur promenade. Après à peine quelques pas, il reprend ses questions :

« Et la contraception ?

- Je prends la pilule. »

Jacques acquiesce mais dit :

« Je te ferai une piqûre contraceptive à la place. Ta routine va être bouleversée à partir de maintenant et je ne veux pas que tu oublies ta pilule. La piqûre dure trois mois et peut même arrêter tes règles. Je veux aussi me passer des préservatifs, mais pas avant d'avoir analysé un échantillon de ton sang. Je suis sûre que tu vas bien, mais je préfère en être certain. »

Lucie sait qu'elle devrait protester contre ces actes, mais elle ne le fait pas. Elle fait confiance au jugement de Jacques. Et c’est étrangement réconfortant que quelqu'un d'autre prenne les décisions pour elle.

Ils marchent en silence un moment, puis Jacques sent qu'elle veut parler et lui dit :

« Ne sois pas timide, demande-moi.

- Comment ça se passe ? »

Jacques sait exactement ce qu'elle veut dire et répond :

- Il n'y a qu'une seule règle : partager. À part ça, c'est une relation comme une autre.

- Comment c'est arrivé ? Je veux dire, comment avez-vous pu penser à quelque chose comme ça ?

- Quand Ed et moi avions dix-huit ans, on s'est battu pour une fille. Ça devenait vraiment moche. Mais à la fin, elle est allée au bal de promo avec un troisième mec. Elle s'était jouée de nous, en nous montant l’un contre l’autre pour s'amuser. Alors on a juré de ne jamais laisser une femme se mettre entre nous. Et après quelques bières, ça s'est transformé en un pacte pour les partager. »

Ils marchent à nouveau en silence. Lucie a du mal à imaginer les frères joués par une simple fille. Puis elle demande :

- Je peux vous poser une autre question ?

- Vas-y.

- Je n'ai encore jamais rencontré quelqu'un qui aime le D/s. Comment avez-vous découvert que vous étiez un Dominant ? »

Jacques répond tout de suite :

« J'avais seize ans. Un après-midi, nous regardions un vieux péplum avec Ed. Il y avait une scène où des femmes esclaves étaient vendues. Elles n'étaient pas nues ni quoi que ce soit, je veux dire que c'était un vieux film des années soixante. Mais j'ai eu une érection. Je me suis enfui, honteux, mais Ed m'a suivi. Il m'a parlé de ses fantasmes étranges... Et m'a montré ce film porno SM qu'il avait piqué. Et toi ?

- Adolescence, tribulations induites par les hormones sur Internet. Je suis tombée sur un site BDSM et abracadabra ! »

Jacques glousse et lui donne une légère claque sur les fesses. Ils reviennent sur la route. Il hèle un taxi et donne au chauffeur l'adresse de son appartement.

Jacques lui tient chastement la main pendant le trajet et garde un visage impassible. Mais à l'oreille, il lui murmure tout ce qu'il a envie de lui faire. La torture est douce, mais c'est quand même une torture. Lucie se demande comment il est possible que Jacques n'ait pas la trique, alors qu'elle est carrément en train de dégouliner. Quand enfin elle ose lui murmurer la question, il répond dans un sourire :

« Avec une énorme volonté. »

Le taxi arrive enfin à destination et ils sont bientôt dans l'ascenseur. Les mains de Jacques sont sur son corps avant que les portes n'aient fini de se fermer. Sa queue monte plus vite que les étages. Il ouvre rapidement la porte de son appartement et la pousse à l'intérieur, la suivant de près.

Lucie fait deux pas dans le couloir et attend que Jacques allume la lumière. Il ne le fait pas. Il l'attrape par derrière et la force à se coucher sur le sol. Avant qu'elle ne s'en rende compte, Jacques l'a retournée et soulève sa jupe. Il la plaque au sol d'une main, en tenant ses deux poignets contre sa poitrine. Elle n'oppose aucune résistance. Elle le désire autant que lui. Elle entend sa fermeture éclair s'ouvrir et crie :

« Oui ! Prends-moi ! »

Jacques l'embrasse sauvagement, écrasant ses lèvres en silence. Puis il relâche ses mains. Lucie proteste jusqu'à ce qu'elle entende un petit bruit de déchirure et comprenne qu'il met un préservatif. Elle se demande fugitivement d'où il vient, mais les mains de Jacques sont déjà de retour sur elle. Il tire ses poignets au-dessus de sa tête et la pénètre avec impatience. Soudain, tout son corps pèse sur elle et l'écrase. Il est avide et puissant et, bien que Lucie soit dans le ravissement, ses gémissements ressemblent à de petits cris de douleur sous ses poussées incessantes.

Jacques jouit avec un cri dur qui ramène Lucie à la nuit précédente, où il a poussé le même cri de guerre la première fois qu'il l'a baisée.

Jacques se met déjà à genoux. Elle le supplie :

- Ne partez pas : Je suis si proche... S'il vous plaît ! »

Ses yeux s'habituent à l'obscurité maintenant, et elle voit l'incertitude sur son visage. Elle lui caresse l'épaule d'une main et répète d'un ton suppliant :

- S'il vous plaît… Je suis si proche !

- D'accord. Mais c'est seulement à cause de la nuit dernière. N'en fais pas une mauvaise habitude. »

Jacques la regarde d'un air sévère. Elle hoche la tête précipitamment. Satisfait, il agrippe son clitoris d'une manière pas très douce et le tripote précipitamment jusqu'à ce que son dos se courbe et qu’elle hurle sous l’orgasme.

Les doigts humides de Jacques touchent ses lèvres. Lucie tressaille et détourne la tête.

« Quelque chose ne va pas ?

- Non... C'est juste... Je suis désolée, mais je ne peux pas le supporter. »

Elle essuie rapidement ses lèvres avec sa manche. Jacques la regarde d'un air perplexe et lui demande :

« Mais tu aimes ça quand c'est moi ? »

Il porte ses doigts à sa bouche. Ses yeux envoûtés lui répondent. Il tend la main entre ses jambes pour se servir à nouveau et réfléchit :

« Tu es un vrai mystère... »

Lucie se demande si c'était un compliment ou une insulte. Jacques ne s'aventure pas plus loin. Il se lève et allume la lumière. Puis il lui ordonne de se lever et lui désigne le bout du couloir en disant :

« Allons dans ma chambre. »

Lucie ramasse ses ballerines, qui sont tombées de ses pieds pendant qu'ils faisaient l'amour, et fait ce qu'il lui demande. Avant que la lampe ne soit allumée, un rayon de lumière s'échappe de derrière la porte d'Édouard. Lucie ne peut pas s'empêcher de s'arrêter devant, en pensant aux événements de la nuit dernière. Jacques l'attrape par les épaules et glousse :

« Non, je n'en ai pas encore fini avec toi. »

Pendant qu'il l'emmène, Lucie a dit d'un ton rêveur :

« Mais il pourrait se joindre à nous... »

Jacques répond alors qu'ils entrent dans sa propre chambre :

« Tu verras que nous ne sommes pas souvent ensemble. Nous t'utilisons surtout sur une base d’alternance. Et ce soir, tu es toute à moi... »

Comparée à celle d'Édouard, la chambre de Jacques semble fade. Lucie ne peut s'empêcher d'être déçue. Même s'il a des barreaux stylés à chaque extrémité, le lit est ordinaire. La chambre porte la mention "célibataire", et n'est pratiquement pas décorée. Lucie manque de peu de tomber sur un tas de livres médicaux abandonnés. Elle remarque également un kit d'haltérophilie sur le sol près de la fenêtre.

Mais Jacques continue à avancer et ouvre une porte sur sa droite qu'elle n'avait pas vue tout de suite. Il lui fait signe. Curieuse, elle le rejoint sur le pas de la porte. La vue au-delà est à couper le souffle. Avant, Lucie ne savait pas ce qu'était la pièce, mais c'est maintenant un petit donjon.

« Ça te plaît ? »

Jacques apparaît soudain timide. Cela ne lui ressemble pas du tout. Lucie entre dans la pièce, ébahie, et répond :

« C'est incroyable ! »

La pièce n'est pas grande, environ deux mètres sur trois, sans fenêtre. Mais elle est tout de même impressionnante. Les murs sont peints d'un rouge profond et le plancher en bois a été teinté différemment qu'ailleurs dans l'appartement, avec une teinte noirâtre. Le plafond, lui aussi rouge, est recouvert de crochets métalliques dispersés à une trentaine de centimètres d'intervalle, en forme de grille.

Jacques la voit se tordre le cou et lui explique :

« J'ai hésité entre un miroir et des crochets. Mais je me suis dit que les crochets offraient beaucoup plus de possibilités. »

Le regard de Lucie tourne autour de la pièce. Il y a tant de choses à appréhender... Elle voit d'abord la grande croix de Saint-André en bois qui occupe presque tout le mur du fond. Le deuxième élément le plus impressionnant de la pièce est une énorme armoire noire qui occupe les deux tiers du mur de gauche. Pour Lucie, elle a l'air asiatique, mais ne présente aucun ornement pour confirmer son hypothèse. La plupart de son contenu lui est caché, car les nombreux tiroirs de toutes formes et tailles sont fermés. Elle ne peut voir que ce qui est exposé dans la vitrine intégrée à hauteur des yeux. Il y a une grossière sculpture sur bois qui semble africaine, elle représente deux personnes en train de baiser, la femme étant pliée en deux. Puis il y a une mosaïque sur laquelle un maître apparemment romain fouette une femme nue (son esclave ?) pendant qu'elle le suce. Ensuite, il y a une belle statuette en bronze représentant une autre femme nue sur une table, en train d'être masturbée par un homme portant un haut-de-forme, tandis qu'un autre porteur de haut-de-forme tient fermement ses bras au-dessus de sa tête. La dernière est une figurine en plâtre d'une autre femme nue à genoux, dans une posture très soumise, tendant ses mains menottées vers le ciel. Cette figurine est très moderne et semble sortir d'une bande dessinée. Jacques continue son commentaire en disant :

« J'ai commencé une collection. J'espère en avoir beaucoup d’autres en plus de celles-ci. »

Lucie hoche distraitement la tête et passe au mur sur sa droite. La moitié du mur est occupée par des chaînes de différentes tailles qui pendent. À côté d'elles, plusieurs paires de menottes en cuir ainsi que des menottes ordinaires de police sont suspendues. Sur le sol en dessous se trouvent des paniers en plastique noir remplis de mousquetons, de cordes et d'autres paquets que Lucie n'arrive pas à distinguer. Puis le mur est recouvert d'un ensemble de barres d'écartement. Elle ne reconnaît pas celle qu'ils ont utilisé sur elle la veille. Combien les frères en ont-ils alors ? Le mur se termine par quelques fouets, cravaches et palettes sinistres.

Lucie sursaute lorsque la voix de Jacques résonne dans son oreille :

« Ne t'inquiète pas. C'est seulement pour les filles qui aiment ça. »

Elle s'efforce de penser à quelque chose pour détourner son esprit des fouets et croasse :

« Ça fait combien de filles ? »

Jacques glousse et l'enlace par derrière. Ses mains trouvent rapidement ses seins.

« Est-ce de la jalousie que j'entends ? Commence par toi : combien d'hommes ont baisé ta jolie petite chatte ? »

Une de ses mains glisse sur son ventre pendant qu'il dit cela. Lucie déglutit avant de répondre :

« Eh bien, jusqu'à hier soir, quatre.

- Ce n'est pas beaucoup, réfléchit Jacques. »

Lucie sent ses joues s’échauffer. Jacques soulève ses cheveux et lui lèche la nuque. Elle frissonne mais réussit à dire :

« Tu n'as pas répondu.

- Je n'ai jamais dit que je le ferai. »

Jacques lèche de nouveau sa nuque puis déclare :

« La visite n'est pas terminée. »

Il la fait basculer en jouant et Lucie se retrouve face à son propre reflet. Après le reste, Jacques a installé un miroir sur le mur à côté de la porte. Il reflète la croix de Saint-André derrière son propre visage rougi et ses yeux écarquillés. Le miroir se prolonge derrière la porte, de sorte que lorsque Jacques la referme en guise de démonstration, il se fond dans le décor et disparaît presque. Lucie se met à chercher anxieusement la poignée de la porte et est soulagée lorsqu'elle la trouve. La pièce joue avec ses nerfs. Comme si c'était le moment, Jacques demande :

« Tu es si tendue. Tu n'aimes pas mon donjon ?

- Si, mais... Ça me fait un peu peur aussi.

- Bien. C'est à ça que ça sert. Ne bouge pas. »

Les mains de Jacques défont les bretelles de son débardeur et le laissent tomber sur le sol. Puis il déplace ses bras au-dessus de sa tête et enlève le débardeur qui se trouve en dessous. Lucie détourne le regard de son reflet à moitié nu, mais Jacques remet sa tête en place en claquant des doigts :

- Je t'ai dit de ne pas bouger ! »

Il lui fait redescendre les bras, puis défait les boutons de sa jupe. Elle tombe sur le sol au moindre contact.

Jacques l'enlace à nouveau. Lucie souhaite qu'il enlève ses propres vêtements. Elle veut sentir sa peau. Mais à la place, il place ses mains sur ses seins, puis sous ses seins qu’il tient en l'air. Il ordonne :

« Regarde-toi. Tu vois comme tes mamelons pointent ? »

Une de ses mains glisse sur son corps jusqu'à pénétrer dans sa fente. Il écarte ses lèvres, révélant la chair engorgée et l'humidité. Il ajoute :

« Tu vois comme tu es excitée ? »

Lucie a envie de pleurer. C'est tellement honteux. Elle est exposée nue devant un miroir dans la salle de sexe secrète d'un homme qu'elle n’a rencontré que la veille. Et elle est effectivement excitée. Oh, tellement excitée... Elle ferme les yeux.

Jacques lui pince légèrement le téton. Elle glapit et rouvre les yeux, lui lançant un regard de reproche à travers le miroir. Il dit d'une voix égale :

« Je t'ai dit de regarder. »

Sa main lâche les lèvres de sa chatte et va se poser à plat sur ses poils pubiens. Il lui demande :

« As-tu envie de moi ?

- Oui. »

La voix de Lucie tremble. Jacques continue :

- À quel point me veux-tu ? Plus que tu ne désires Édouard ? »

Lucie se mord les lèvres, elle hésite. Il la pousse :

- Dis la vérité.

- Non.

- Tu veux plus Édouard alors ?

- ... Non.

- Tu es sûre ? Tu as encore hésité. Je pourrais aller le chercher : il pourrait prendre ma place. Je vous laisserais tous les deux... »

Son corps se déplace, comme s'il était effectivement sur le point de partir. Lucie ne peut s'empêcher de hurler :

« Non ! Reste !

- Allez, décide-toi ! Qui veux-tu ? Moi ou Édouard ?

- Les deux ! Je vous veux tous les deux ! »

Le visage de Jacques se fend d'un sourire victorieux. Lucie comprend que c'était son but de lui faire dire ça. Et elle comprend aussi que c'est vrai. Elle ne peut pas choisir entre les deux en ce moment. Même s'il est mercantile et souvent de mauvaise foi, Jacques l'a aussi séduite. Elle veut vraiment les deux.

« Cette réponse te donne le droit de choisir ce que nous allons faire ensuite. Jette un autre coup d'œil. Qu'est-ce qui t’inspire ? »

Lucie fait ce qu'on lui demande, mais elle se retrouve désemparée. Jacques l'encourage :

« Ne réfléchis pas trop. Dis la première chose qui te vient à l'esprit.

- ... Tes vêtements... Enlève-les. »

Jacques s'éloigne d'elle et s'incline de façon théâtrale, en disant :

« Si cela plaît à la Dame... »

Il lui prend les mains et les pose sur le col de sa chemise avant d'écarter les bras. Lucie commence à déboutonner lentement la chemise, heureuse d'avoir une chance de prendre sa revanche. C'est à son tour de jouer à des jeux d'esprit aguicheurs... Quand il la déshabillait, il avait le contrôle. Mais maintenant que c’est celle qui le déshabille... Il a toujours le contrôle. Lucie ne parvient pas à le croire : Jacques n'a pourtant rien fait ! Il se contente d’être là et de la regarder ! Pourtant, elle est autant sous son emprise qu'il y a un instant dans le couloir.

Elle se met à trembler et s’efforce de lui enlever sa chemise. Ses mains effleurent avec précaution les muscles révélés puis s'arrêtent net. Elle ne parvient pas à rassembler les arrogantes moqueries qu'elle avait prévu d'utiliser une minute auparavant. Jacques semble dégager de la puissance au lieu d'une simple chaleur corporelle, et ça la trouble.

Lucie ne se sent pas assez forte pour affronter encore ses parties génitales et s'agenouille pour délacer ses chaussures. C’est une erreur. Une fois à ses pieds, la suprématie de Jacques devient plus puissante, l’alourdit. Elle lui enlève ses chaussures et ses chaussettes puis se trouve dans l’incapacité de faire d’autres gestes. Elle s'agrippe à la jambe droite de Jacques de façon compulsive et lève les yeux. Il la regarde d'un air impérieux, parfaitement conscient de l'effet qu'il lui fait. Un petit orgasme secoue son corps.

Jacques fait un pas en arrière, dégageant sa jambe de sa faible emprise. Il enlève son pantalon tout seul puis s'assoit à côté d'elle, les jambes croisées. Il lui dit doucement :

« Je pense que tu en as eu assez pour une nuit. »

Il passe un bras autour d'elle et l'attire contre lui, sa tête se pose sur son épaule. Puis il commence à se branler, pendant que sa main libre parcourt son corps.

Lucie remarque à peine tout cela. Elle se sent détachée de son corps, son esprit est en ébullition. La façon dont elle a joui la dérange. Elle n'aime pas ce que cela lui révèle sur elle-même. Jusqu'à présent, Lucie n'était pas sûre d’avoir un côté soumis. Oui, ses fantasmes impliquaient la domination et elle s'était essayée au bondage avec ses anciens amants. Mais elle n'avait jamais fait le saut dans le vrai BDSM et se demandait donc si elle n'aimait pas simplement l'idée de s'asseoir et d'apprécier pendant que quelqu'un d'autre faisait le travail.

Puis il y a eu la nuit précédente avec Édouard et Jacques... Ses orgasmes n'étaient généralement pas aussi forts et aucun homme ne l'avait jamais fait jouir trois fois de suite auparavant. Cela pouvait aussi être dû au fait qu'ils étaient deux et qu'ils étaient de bons amants. Mais Jacques vient de répéter cet exploit à l'instant, tout seul. Donc, ça ne colle pas du tout.

Jacques remarque son impassibilité et l'appelle par son nom à plusieurs reprises. Mais comme elle ne répond pas, il hausse les épaules et continue à se masturber. Il finit par jouir, sa main se resserre alors sur le sein de Lucy. Puis il s'allonge par terre, sa respiration est lourde, et Lucie suit mollement sous le poids de son bras.

Elle est encore sous le choc. Elle ne peut plus se mentir. Elle veut vraiment être dominée. Elle aime ça. Elle en a besoin. Elle se sent comme Jimmy Hendrix jouant de la guitare pour la première fois...

Lucie se demande à quel genre de vie elle se condamne. Probablement une vie de silences et de mensonges, à moins qu'elle ne veuille finir rejetée par tous. Et rester avec les frères signifie qu'elle double sa peine. Elle frissonne. Lucie est une personne cérébrale et est un as pour imaginer le pire de chaque situation. Et pour l'instant, elle ne voit pas de bon côté. La révélation ne lui apporte aucune joie d’avoir trouvé une partie manquante d'elle-même, aucune exaltation d'être enfin complète, rien. Elle se sent inchangée, mais effroyablement piégée. Elle a soudain du mal à respirer, comme si le niveau d'oxygène dans la pièce était faible. Lucie se force à s'éloigner de la ronde des pensées glaciales. Elle remarque pour la première fois que sa tête est posée sur la poitrine de Jacques, juste au-dessus de son cœur. Elle laisse le tambourinage régulier assourdir son esprit et l'ancrer dans la réalité.

Jacques se relève. Lucie n'a aucune idée du temps qu'ils ont passé, allongés sur le sol. Elle se sent mieux maintenant. Son esprit est vide, avec juste de petites vagues de pensées au loin. Jacques l'entraîne avec lui et la conduit à l'extérieur du donjon avant de la faire asseoir sur le lit. Il pose deux doigts sur son cou et Lucie comprend qu'il prend son pouls. Ensuite, il saisit son visage et regarde ses yeux. Elle soutient son regard. Enfin, il demande :

« Est-ce que te sens malade ? »

Lucie secoue la tête. Jacques la regarde d'un air perplexe puis reprend :

« Ne bouge pas. Je reviens tout de suite. »

Lucie le regarde s’éloigner sans se préoccuper de rien. Mais une fois seule, elle se lève sur un coup de tête et traverse le couloir. Elle frappe légèrement à la porte d'Édouard et l'ouvre. La lumière du couloir révèle sa forme endormie sur le côté droit du lit. Elle se dirige vers lui et touche légèrement sa joue. Il se réveille en sursaut, puis sourit lorsque son regard se pose sur elle :

« Salut toi... Comment s'est passée ta soirée ? Tu t'es amusée ? »

Même dans son état d'hébétude, Lucie renâcle presque devant cet énorme euphémisme. Mais elle se contente d'un petit "oui".

« Ah, voilà ma petite fugueuse ! »

Jacques vient d'apparaître dans l'embrasure de la porte. Lucie bondit avec un air coupable pour s’éloigner d'Édouard. Jacques avait dit qu'elle était à lui pour la nuit. Mais il n'a pas l'air contrarié lorsqu'il s'avance vers elle. Il lève la main et appuie quelque chose entre ses lèvres. C'est du chocolat. Lucie se met à le mâcher.

« Quelque chose ne va pas ? Demande Édouard.

- Elle est devenue toute zombie après son dernier orgasme. Ça ne peut pas être le vin, elle n'a bu que deux verres. Alors j'ai pensé lui donner un peu de sucre avant de l'envoyer se coucher.

- Tu as fait quelque chose ?

- Merci pour le vote de confiance ! »

Jacques dit cela en sortant de la chambre. Il ferme la porte derrière lui, laissant Édouard et Lucie dans l'obscurité. Elle entend des interrupteurs cliqueter et une porte s'ouvrir et se fermer. Au bout de quelques secondes, la voix d'Édouard retentit :

« Tu as l'intention de rester là longtemps ? »

Se sentant stupide, Lucie fait le tour du lit et monte dessus du côté gauche. Elle s'allonge sur le flanc, face à Édouard, mais conserve un espace entre eux. La main d’Édouard trouve celle de Lucie et il commence à la caresser distraitement tout en lui demandant :

« Qu'est-ce qui se passe ?

- Rien. Je suis fatiguée, c'est tout.

- Quand je dis que tu m'appartiens, je veux dire : tout entière. Tu es à moi corps et âme maintenant. Cela inclut tes pensées.

- C'est juste que ça fait beaucoup de nouveautés d’un coup. Je veux dire, entre les événements d'hier et de ce soir... Ça fait vraiment beaucoup à encaisser. »

Lucie n'a pas eu deux minutes à elle depuis le jour précédent ; elle a dormi jusqu'à midi avant de passer les heures suivantes à câliner Édouard dans un bonheur post-sexe. Puis il est rentré avec elle pour préparer son rendez-vous avec Jacques. Ce n'est que maintenant qu'elle réalise qu'elle a été sodomisée pour la première fois.

Comme si c'était le moment, la main d'Édouard se glisse sous les couvertures et trouve son derrière. Il lui touche la fesse et dit :

« Je sais que tu es fatiguée, mais je crains que tu ne doives d'abord en prendre un peu plus. »

Il la fait rouler sur le dos et s’installe sur elle en ajoutant :

« Tu sais ce qu'on dit : ne réveille pas le volcan qui dort... »

Il s'enfonce en elle et commence à aller et venir. Lucie se résigne à sourire, jusqu'à ce qu'elle ressente un coup de poignard inattendu dans son bas-ventre. Juste après cela, Édouard se fige et demande :

« Tu vas bien ?

- Oui, pourquoi ?

- Eh bien, tu as eu l'air horrifié pendant une seconde. Jacques t'a fait mal ? »

Lucie rougit et se mord les lèvres. Édouard la voit faire, malgré l'obscurité, et lui rappelle :

« Corps et âme...

- Bien !! Je n'arrive pas à croire que je suis à nouveau excitée. Je pensais que Jacques avait... humm... épuisé la source. Mais non, c'est reparti... Incroyable ! »

Édouard reprend son balancement avant de demander :

« Combien de fois Jacques t'a-t-il fait jouir ?

- Trois fois.

- Dis-moi comment il a fait. Dis-moi ce que tu as ressenti. Je veux tout savoir. »

Lucie obéit et se met à raconter sa soirée, d'abord à contrecœur puis rapidement enhardie par la réaction physique d'Édouard. Il jouit alors qu'elle explique son étrange troisième orgasme.

Édouard se retourne sur le côté, laissant Lucie au milieu d'une forte excitation. Parler l'a davantage excitée, mais cela l'a surtout empêchée de profiter pleinement des soins d'Édouard. Alors elle demande :

- S'il te plaît, je peux jouir ?

- Tu vois, tu en fais une mauvaise habitude !

- Oh mon Dieu ! Tu as entendu ça ?

- Bien sûr. Cet appartement n'est pas un bunker insonorisé. »

Lucie reste silencieuse quelques secondes, honteuse qu'Édouard ait entendu tout ce qui s’est passé dans le couloir. Mais ensuite elle demande à nouveau :

- Alors, je peux venir ?

- Non.

- S'il te plaît. Je le ferai moi-même.

- Non. »

Lucie sait qu'elle doit cesser de demander. Mais chaque non d'Édouard envoie une étincelle d'électricité dans son clitoris. Alors elle décide de pousser sa chance :

- Je n'en ai que pour une minute...

- Non.

- Désolée, je ne t'ai pas bien entendu...

- J'ai dit NON. »

Édouard a clairement compris ce qu'elle essaie de faire. Son ton est passé de la supplique au flirt. Il pose une main sur son ventre et dit d'une voix lente et autoritaire :

« C'est moi qui commande ici. Je me fiche que tu aies envie de jouir. Ton corps n'a qu'un seul objet, et c'est de me donner du plaisir. Tu n'as pas d'autre choix que d'obéir à tous mes caprices. Et te permettre de jouir n'en fait pas partie, même si tu me supplies instamment. »

La respiration de Lucie est irrégulière à présent. Elle serre les poings, luttant contre l'envie de se toucher. Édouard se rapproche et lui murmure à l’oreille :

« Tu m'appartiens maintenant. Je vais t'utiliser comme bon me semble. Et puis t'utiliser encore, jusqu'à ce que tu tombes d'épuisement. Sauf que tu ne tomberas pas... Parce que tu seras enchaînée au plafond, prête à être utilisée encore une fois. Et il n'y a rien que tu puisses faire à ce sujet. Tu es À MOI. »

Lucie jouit après son dernier mot.

3. « La belle, tu veux faire un tour ? »

 

 

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