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Histoires Des Invités

Suspendu À Un Fil.

Par Ballet Boots

 

Cet été je suis descendu loin au fond de moi même, certainement là d'ou viennent mes perversions. Cet endroit je le connais bien pour y avoir séjourné à plusieurs reprises dans ma vie, et malgré qu'il soit bien noir, il à quelque chose de rassurant pour moi parce qu'il m'appartient et que j'ai fini par le dompter. Il y a là une seconde vie, souterraine, animale, avec d'autres valeurs que celles qui se déroulent en surface. Là, mes inhibitions n'ont plus prise sur ma conscience, la notion de peur s'estompe pour laisser place à la découverte d'autres facettes de moi même. C'est comme une aventure intérieure, mais reliée à la réalité, ou plutôt à une autre réalité, mais bien concrète, avec de la sueur, de la douleur et aussi une forme de plaisir. Je décris là le mécanisme qui m'amène parfois à me mettre dans des situations, grotesques pour le commun des mortels, malsaines pour les bien pensants et incongrues pour ceux qui ont unecertaine ouverture d'esprit. Justement ma rencontre avec Roger fait partie de ces aventures qui dérapent, même si dans le cas présent le dérapage était totalement incontrôlé.

C'est suite à mon inscription sur un site BDSM gay, sur lequel je viens chercher quelque chose de certainement pervers sans pouvoir en délimiter les contours puisque je ne souhaite pas de relation, homosexuelle que je tombe sur l'annonce d'un homme qui recherche un modèle masculin pour faire des photos de bondage. Il est stipulé qu'il n'y a pas de sexe, juste une séance de 2 ou 3 heures. Je me dis que c'est pile poil pour moi, en plus il est à 20 minutes de chez moi.

Je n'ai aucun mal à entrer en contact avec lui, il est tout de suite d'accord pour que nous prenions une date pour une première séance. Nous déterminons aussi ce que nous allons faire sans entrer dans le détail, juste pour que chacun y trouve son compte. Ce qui l'intéresse c'est que les personnes qu'il photographie mettent en scène leurs fantasmes si possible, sans se censurer autant que faire se peut. Nous décidons que je viendrai pour la séance avec ma combinaison en latex et mes bottes à talons aiguilles et qu'il m'attacherait) comme ça.

Notre rendez-vous à lieu un dimanche en début d'après midi, nous sommes vers la fin juillet et il fait une chaleur torride. Il habite dans un pavillon de banlieue, sans aucune âme. C'est une de ces maisons qui ont étés construites à une époque ou le sous sol était au rez-de-chaussée et l'habitation au premier. Le jardin est complètement en friche, la nature a repris ses droits dans tous les recoins du terrain même sur les allées jadis en gravillon. Roger à 60 ans bien sonnés, il est en short avec une casquette trop petite pour lui. En entrant dans ce qui à du être un jour un salon, je suis saisi par le foutoir indicible qui s'y trouve. J'ail'impression que les objets se sont empilés au cours des années sans que personne n'ait pris soin de ranger quoi que ce soit. En regardant un peuplus en détail, je vois pèle mêle qui se côtoient, des médicaments éventrés, des piles de papiers administratifs, des tasses usagées, des chaussettes, des godes, du matériel photo, des ustensiles BDSM de tous genre, le tout en couches de lasagne couvrant une grande partie de la pièce. Seul dans le fond de la pièce un espace est épargné dans lequel je devine qu'il place ses modèles sur un grand fond de canson gris.

Autre objet anachronique dans ce capharnaüm, une grande télévision HD qui diffuse en silence les images du tour de France. Roger m'offre un café, que je prends un peu à contre cœur à cause de l'hygiène plus que précaire qui règne dans la maison.

C'est avec un peu de gène que je me mets tout nu devant Roger, pour pouvoir passer ma combinaison en latex et mettre mes bottes. C'est juché sur mes belles bottes que je me retrouve devant Roger qui me fait un compliment, admiratif de me voir marcher avec autant d'aisance. Ce que Roger ne sait pas, c'est que je me suis longuement entrainé chez moi à déambuler avec mes bottes y compris sur les marches d'escalier, en prenant soin de placer des bouchons de liège sous les talons aiguilles de mes belles bottes, afin qu'aucun cliquetis suspect ne puisse attirer l'attention de l'oreille indiscrète d'un voisin trop curieux! Bref cette "grâce" que Roger me reconnait spontanément est le résultat de très sérieuses répétitions émaillées de quelques gamelles mémorables dans le plus grand secret…

Il m'emmène dans une petite pièce contigüe ou là ébahi, je découvre la caverne d'Ali baba du BDSM. Il y a tous les ustensiles, accessoires.... que je vois depuis des années sur les sites BDSM. Roger me demande de choisir ce qui me fait fantasmer le plus dans tout cela pour les photos que nous allons faire. Je suis comme un gamin, j'ai envie de tout essayer. Après quelques minutes d'effervescence je choisis une solide camisole de force en cuir noir, un crochet qui entre dans les fesses et s'accroche en l’air, une cage de chasteté que je suis curieux d'essayer et pour finir une cagoule pour ne pas être reconnu sur les photos, puisque j'ai dit à Roger qu'il était libre d'en faire ce qu'il voulait, tant qu'on ne voit pas mon visage.

Une fois bien harnaché, Roger me place dans son studio improvisé juste sous un petit treuil pendu au plafond. Il y accroche la corde reliée au crochet que j'ai pris soin de rentrer dans mes fesses, puis remonte le treuil jusqu'a ce qu'elle soit tendue au point de me forcer à me mettre sur la pointe des pieds. Comme la corde est passée dans la camisole, puis dans un crochet situé au sommet de la cagoule, il m'est impossible de basculer. Avant de m'enfoncer un bâillon en forme de boule, Roger me propose qu'en cas de malaise ou de problème je fasse en sorte de "geindre" la 5ème de Beethoven. Je fais un essai sur les premières notes pour être certain que nous avons les mêmes références culturelles, le fait est que même la bouche fermée, c'est reconnaissable.

Le téléphone de Roger sonne, il décroche tout en s'éloignant dans une autre pièce. Je me retrouve seul dans le silence, avec juste le murmure de la conversation lointaine. Les images du tour de France défilent de l'autre coté de la pièce, c'est une étape de montagne. Je pense aux coureurs qui pédalent en plein cagnard et un sourire me vient en m'imaginant au milieu du salon, couvert de latex avec des talons aiguilles, accroché par les fesses au plafond, dans une camisole de force.... Je ressens le plaisir de la transgression, du dépassement de moi, de la concrétisation d'un fantasme, comme si j'arrivais à faire un lien entre les deux mondes : Le sous terrain et celui de la vie en surface.

La conversation téléphonique de Roger s'anime, j'entends les mots "connard, vas te faire foutre...". Au bout de quelques minutes Roger revient très énervé, il m'explique que c'est un mec avec qui il à fait des photos, que ce mec a été odieux sur le site gay et qu'il l'a fait virer la veille par l'administrateur du site.

Je me dis que ça serait bien que Roger se décide à faire ses photos, parce que je commence à crever de chaud dans mon accoutrement que je porte depuis environ une heure. En plus étant sur la pointe des pieds, mes talons touchent à peine le sol ce qui occasionne une impression de brulure de mes orteils. Je sens Roger préoccupé, il commence à s'installer tout en maugréant. Son flash, n'a plus de piles, il se met à chercher des piles partout, n'en trouve pas, finit par démonter la télécommande de la télé... Bref le temps passe et malgré les grognements que je commence à faire pour lui faire comprendre que je suis là, dans une situation un peu précaire, les choses n'avancent pas beaucoup.

Enfin ! Le flash crépite. Roger s'éloigne, me fait tourner sur moi même, se rapproche....

Quand soudain la porte fenêtre s'ouvre brutalement, laissant entrer un homme à la carrure de rugby man. Il ressemble aux bikers de Harley, il est torse nu avec juste un débardeur en cuir qui laisse entrevoir qu'il est couvert de tatouages. Je vois d'un seul coup mon Roger se recroqueviller sur lui même comme un bernard-l'hermite. L'échange qui suit ressemble à peu près à cela : "espèce de con, je vais tout péter chez toi ! - Mais ça va pas ! - Vieux connard tu vas le payer ! - Non mais je heuuuu... - Vieux schnock de mes deux ..."

Passé l'effet de surprise et la tornade d'insultes qui l'accompagne, je prends conscience de la fragilité de ma situation. J'ai instantanément un coup de chaud en me voyant planté ridiculement au milieu du salon. Je sens les gouttes de sueur dégouliner en cascade du haut de ma tête jusque dans mes bottes.

Le biker est hors de lui, il attrape Roger par sa petite chemisette et tout en le secouant, lui demande d'écrire sur le champ à l'administrateur du site pour faire réintégrer son profil. Roger qui à le trouillomètre à zéro, obtempère immédiatement en s'excusant déjà des désagréments qu'il à causé et du fait qu'il n'imaginait pas que ça se ferait..... Bref une véritable loque Roger !

Pour la première fois depuis son arrivée, la brute épaisse jette un œil vers moi, puis en s'approchant dit à Roger : " Tu fais dans le travelo maintenant ? ". Je m'entends grommeler de façon incompréhensible des sons sans aucun sens. Je le vois à travers les trous de la cagoule venir se placer à quelques centimètres de moi. En me regardant droit dans les yeux il me dit : "Elle à un problème la fiotte ?". Putain !!!.... Je me sens très très mal ! Je fais signe que non de la tête, et j'arrête mes gémissements. Ce qui m'inquiète, c'est que je ne sens aucune solidarité de la part de Roger qui est au fond de ses petits souliers et ne souhaite qu'une chose : que l'autre ne lui casse pas la gueule et au passage ne lui foute pas le bordel chez lui. Le tatoué passe derrière moi et d'un seul coup plaque ses deux mains sur mes fesses en les claquant. J'ai l'impression de recevoir une décharge électrique, non pas du à la force de la claque, mais a la portée du geste qu'il fait. Je me dis que comme c'est parti, je vais passer un mauvais quart d'heure avec ce mec. En me massant les fesses à pleine main il dit : "Joli cul bien ferme.....j'adore !... Je m'occupe de Roger et je reviens, ne bouge pas !" Puis en rigolant il attrape Roger pour l'emmener à l'ordinateur.

Je réfléchis à ce que je dois faire, mais rien ne vient, je n'ai même pas le commencement du début d'une idée pour me venir en aide. J'ai l'impression que je vais m'évanouir, tellement je suis bouillant. Je me sens comme un poisson hameçonné en eaux troubles et surtout en eau tout court additionnant sueurs chaudes et froides !!! Je me dis même un instant que c'est peut être la solution, mais ils ne s'en rendrait même pas compte, puisqu'il voit a peine mes yeux à travers les petits trous de la cagoule, et je crains que la 5ème de Beethoven ne lui parle pas.

Après quelques minutes passées à l'ordinateur, il laisse Roger affairé à écrire sa lettre à l'administrateur pour revenir vers moi. Il se plante juste devant moi et brutalement en m'entourant avec ses bras, il attrape mes fesses pour me coller contre lui. Je sens tout de suite son sexe bandé au travers de son pantalon. Il me frotte puissamment contre lui. A ce moment je capitule dans ma tête, je me dis que le mieux c'est de ne pas résister, de toutes manières je ne peux rien faire. Ça dure une éternité, il me pétrit les fesses avec ses mains, il se frotte sur mon bas ventre, et surtout j'ai son visage à 5 centimètres) du mien, et sa bouche qui laisse échapper une haleine putride de fumeur.

D'un seul coup, Roger intervient en disant que l'administrateur vient de répondre positivement à sa demande, donc qu'il lui avait débloqué son profil. Le gorille me lâche d'un seul coup, vas à l'ordinateur et constate qu'il a bien retrouvé son compte. Il met une petite claque sur la joue de Roger en lui disant qu'il a eu de la chance pour cette fois. Puis il revient vers moi et en me donnant des petites claques sur la joue il me dit : "Toi aussi tu as de la chance d'être habillé en gonzesse, parce que j'aime pas ça !" Il ramasse son casque et sa sacoche et disparait par la porte fenêtre.

Roger tétanisé dans son siège reste comme deux ronds de flan à regarder la porte fenêtre vide. Moi, je suis un peu comme les miraculés de Lourdes : Illuminé. Je me mets à gargouiller la 5ème de Beethoven du mieux que je peux pour dire à Roger que c'est bon pour moi, qu'il peut s'occuper rapidement de me libérer.

Après quelques minutes je me retrouve libre de mes mouvements. En retirant ma combinaison et mes bottes je fais une marre de sueur à mes pieds, heureusement que c'est du carrelage par terre, mais au stade où j'en suis je m'en fou éperdument. Je regarde l'heure, il est 17 heures ce qui veut dire que je suis resté accroché environ deux heures au plafond, dingue ! J'ai les pieds en feu, un mal de crâne à couper au couteau, la bouche sèche, je ne sens plus mes fesses ou plutôt ça me fait comme des fourmis dans tout l'arrière train. Je prends rapidement congé de Roger, qui ne s'est pas encore remis du passage du monstre. Il a l'air un peu hagard Roger, c'est un peu comme si il avait croisé un ovni dans son salon, et qu'il ne sache pas comment faire pour en parler.

 

 

© THE BDSM CIRCLE - LE CERCLE BDSM 2019