Histoires Des Invités

 

La Carotte Nantaise 9

Claude D'Eon

 

CHAPITRE 9: RENDEZ-VOUS GALANT.


J'ai eu un peu de mal à me défaire de Denis: quelle santé, il m'a prise trois fois d'affilée… Il allait bien dormir, cette nuit! J'ai juste eu le temps de me faire un brin de toilette et de retoucher mon maquillage… Même quand il m'a donné les clés de sa voiture, il recommençait à me caresser. J'ai dû m'enfuir lâchement.

Sa voiture est agréable à conduire, mais un peu tape-cul. Normal, c'est une voiture Allemande. De toute façon, mon cul n'était plus à ça près… J'étais repassée à la maison pour laisser un mot à Carole -comme quoi je sortais avec Denis-, prendre un sac de vêtements civils et mes baskets pour conduire: ces escarpins devenaient un supplice.

L'orage semblait passer au loin. Je me garai à quelques mètres de la boîte, facilement, sur une aire de livraison: à cette heure tardive, je ne craignais pas grand-chose. J'entrai dans la boîte et ressentis un pincement au coeur: Chloé n'était plus là. Il n'était pourtant que deux heures dix… J'avais pris du retard à cause de Denis.

La barmaid, qui s'affairait derrière son comptoir, m'accueillit avec un sourire poli:
- " Désolée, Mademoiselle, mais on est fermés. "
- " J'étais venue raccompagner Chloé… Elle est partie? Elle devait m'attendre… "
- " Elle est partie il y a un moment… Avec le phénomène de tout à l'heure. " J'avais les larmes qui me montaient aux yeux: je n'aurais pas cru que je tenais tant à elle. Je balbutiais:
- " Mais… Elle m'avait dit… Je croyais… Alors, elle est partie avec la grande rouquine foldingue? " Elle sourit:
- " Comme tu dis… Ça lui ressemble assez… Désolée. "
Elle se moquait de moi, et ça lui faisait bien plaisir. J'avais l'impression qu'elle allait éclater de rire. Je me retournai sans un mot et sortais en regardant mes pieds douloureux. Elle a dû réfléchir… Un travelo, c'est nul, même s'il est mignon… En plus, elle a dû en parler à sa copine… C'était trop beau, je m'étais fait mon cinéma. J'allais franchir le seuil quand elle explosa de rire. Le coup de grâce, cette lame glacée sur ma nuque…

Mais je me rendis vite compte qu'elle n'était pas seule à rire. Je me retournai: Chloé riait aussi, serrant la barmaid dans ses bras en lui tapotant l'épaule pour la féliciter pour son rôle. Elle s'était sûrement cachée derrière le comptoir, la petite coquine! Elle s'était changée et avait mis des vêtements plus sages.

Je retournai au bar, les yeux humides, un sourire grimaçant aux lèvres. Je ne pouvais pas articuler un mot: je sentais que si je le faisais, j'allais fondre en larmes. Chloé s'en rendit compte et fit le tour du comptoir pour me prendre dans ses bras:
- " Pardon, ma chérie! Je voulais juste te faire une blague! J'ai vu ta voiture se garer, et en un éclair, on a monté ce bateau. Tu tiens tant à moi, déjà? On se connaît à peine… " J'acquiesçai:
- " Snurrrf! " La barmaid me regardait d'un air désolé. Je suis peut-être trop émotive? Ou bien était-ce le chagrin d'être rejetée par les filles? Chloé prit son sac -elle était prête à partir et m'attendait- fit la bise à sa collègue et m'entraîna vers ma voiture. Elle s'installa à côté de moi, pensive. J'avais repris mes esprits:
- " Je suis désolé pour mon numéro. Bien sûr, tu me plais beaucoup, mais j'avais surtout de la peine d'avoir été trahie. Enfin, que je croyais… "
- " T'excuse pas, c'était nul. On va prendre un dernier verre pour oublier ça? Il y a un bar sympa, à deux pas de chez moi. " J'avais même retrouvé le sourire:
- " Avec plaisir! Tu n'as pas de véhicule? "
- " Non, d'habitude, c'est Isa - c'est la barmaid - qui me raccompagne. Elle aussi, c'est une ex, mais elle est mariée maintenant. Vas-y, je te guide. "

Le bar en question se trouvait à la limite du centre ville, sur une artère fréquentée, non loin du quartier résidentiel où habitait Chloé. C'était plutôt un pub -je n'ai pas retenu son nom-, et il connaissait encore une certaine fréquentation malgré l'heure tardive. Il était assez enfumé, et Chloé, qui y avait ses habitudes, nous dirigea vers un coin non-fumeur. Elle non plus n'avait pas ce vice:
- " J'ai arrêté quand je suis rentrée au " Lolitas ", ça fait plus d'un an. Maintenant, je ne supporte plus la clope. Moi, je vais prendre une pression. Et toi? " Drôle d'heure pour une bière… Bof, après tout…
- " Oui, moi aussi. J'ai soif. " Elle attira le regard du barman et tendit deux doigts en l'air. Elle devait prendre sa petite mousse tous les soirs… Etrange, elle pourrait faire ça dans sa boîte, et à l'œil, surtout… Elle dût lire dans mes pensées:
- " Tu dois trouver bizarre qu'une serveuse aille se payer un verre en rentrant du boulot… J'ai eu des histoires avec la patronne qui avait peur qu'on siphonne son fonds de commerce. Alors depuis, plus une goutte. Sauf de l'eau. " Elle me fixait, pensive, la tête appuyée sur sa main, le coude sur la table. Elle souriait d'un air moqueur:
- " Tu es sûre que t'es un mec? T'es une mytho, plutôt. Plus je te regarde, moins j'y crois. " J'étais profondément flattée, et arborais un sourire plein de fierté qui la décontenança:
- " Vérifie par toi-même… " Elle glissa sa main sous ma jupe, explora mes bas et mis sa main sur ma culotte. Elle fit mine de me gronder:
- " Nooon!… T'es une fille!… Qu'est ce que tu me fais? "
- " Regarde mieux. " Elle retourna sous ma jupe en me fixant d'un air mi-agacé, mi-amusé, glissa sa main dans ma culotte et tomba sur le bandage. Son expression changea. Elle poursuivit ses investigations entre mes cuisses et finit par trouver mes attributs masculins. Elle retira sa main, incrédule:
- " Ah ouais… Ah Dis donc… J'en ai déjà vu, des travestis, mais je les ai toujours repérés du premier coup d'oeil. Mais là… Comment ça se fait que tu as atterri au " Lolitas "? Je suppose que tu devrais plutôt séduire des hommes, non? "
- " Tu vas rire, j'étais avec ma femme. " Elle se prit la tête à deux mains:
- " Hou là là! " Elle se mit à gamberger:
- " C'est pas Corinne, quand même? Ou plutôt la pauvre petite qui s'est fait charrier? " Je restai énigmatique:
- " Je ne t'en dirai pas plus. " Elle n'était pas d'accord:
- " Heu… Si, quand même! Ta femme est au courant pour nous deux? "
- " Ah non! Elle ne savait même pas que j'étais avec elle. Mais nous vivons notre vie librement, et elle ne te fera pas de scène, si c'est ce qui te fait peur. " Elle se re-prit la tête à deux mains:
- " Hou là là! " Je voulais savoir ce qu'elle pensait de Carole, avant qu'elle sache qui elle était pour moi. Après, cela aurait été nettement moins drôle…
- " En parlant de la petite crevette, tu m'as fait penser à la belle rouquine qui l'a amenée. Elle est très sexy. À mon avis, elle doit coucher facilement. J'aurais bien tenté ma chance avec elle, avant que tu viennes me faire du charme… " Elle n'était pas très enthousiaste:
- " Ouais, et bien, très peu pour moi, ce genre de morue! " Cela me fit penser à un certain premier avril… Mais j'en reparlerai*. " Elle a l'air complètement conne. Elle doit sortir de sa cambrousse, et venir en ville se faire sauter par tout ce qui bouge. Je serais pas surprise qu'elle se fasse baiser par tous les trous en même temps dans son bal de village. " Pauvre Carole…
- " Ah bon? Moi, je la trouve attirante… "
- " Ouais, bien sûr, moi aussi, mais ça n'empêche qu'elle a l'air d'être une radasse. Si elle voulait vivre de son cul, elle serait riche. Enfin, je dis ça, mais je ne sais pas ce qu'elle fait dans la vie… Bof, assez parlé de cette pétasse. Voilà nos abreuvoirs. "

Les verres arrivèrent à ce moment. Je les payais, contre l'avis de Chloé. Des doses homéopathiques dignes de la fête de la bière… Le serveur me fit un compliment qui nous a bien fait rire, comme quoi j'étais la réincarnation de Marilyn, ou un truc du genre. Comme nous riions comme des folles, nous avions attiré l'attention de trois représentants de commerce -à ce qui m'a semblé- en goguette, accoudés au bar. L'un d'eux, sûrement le plus saoul, vint nous draguer:
- " Alors, mes jolies, ça vous dirait, une partie à trois? " Je lui répondais, du tac au tac:
- " Oui, une partie de bridge. Et toi, tu fais le mort**. " Nous nous sommes mis à rire, nous deux et ses deux complices qui prenaient les paris. Pas lui, bien sûr: vu son état, il ne se rendait pas compte à quel point il était pathétique… Il revint à la charge:
- " Quand même, mes poupées, ça vous dit pas, un homme, un vrai? " Il se frappa la poitrine à s'en décoller le goudron qui lui tapissait les bronches. Ce coup-ci, je laissai le soin à Chloé de répondre:
- " Oh si! Dommage qu'il n'y en ait pas ici… Ah mais si, J'ai le mien! " Elle prit ma tête dans ses mains et me roula une pelle monumentale. Notre prétendant détourna le regard, choqué, et s'en retourna vers ses collègues hilares. Il lâcha, par-dessus son épaule, d'un air mauvais:
- " Salopes de gouines! En plus, c'est pas les plus moches… " Nous étions toujours enlacées. C'était notre premier baiser… Je lui roucoulai à l'oreille:
- " Tu as entendu, ma chérie? Il nous a traitées de gouines… C'est ma première fois. Quelle consécration!… " Nous avons bu nos bières sans trop traîner. Monsieur Neandertal ne décolérait pas et nous jetait un regard méchant. Et nous avions mieux à faire ailleurs…

Chloé m'invita dans son petit nid d'amour et j'y emportais mon baise-en-ville. Rien de folichon, à la limite du sordide: Les tapisseries semblaient d'origine et le mobilier rare datait d'une autre époque. Elle ne devait pas y passer trop de temps… Elle s'excusa de la mauvaise tenue de son appartement:
- " Excuse le désordre, mais je suis assez bordélique. " Je la rassurai:
- " T'inquiète, je suis pas venu pour refaire la déco. Je te demanderais juste d'enlever les boîtes de pizzas moisies de ton lit. " Elle rit, l'air un peu inquiet:
- " C'est pas à ce point, quand même? "
- " Mais non! Il va falloir que tu apprennes à te familiariser avec mon humour... " Elle me guida au pied de son lit et commença par ôter son T-shirt et faire voler ses escarpins. J'allais l'imiter mais elle m'arrêta:
- " Non! Laisse-moi découvrir ton corps... Moi d'abord. " Elle me présenta sa poitrine maintenue par un joli soutien-gorge à balconnets, malheureusement rembourré, comme le mien. Tricheuse... Elle s'en excusa:
- " Ça fait partie de ma tenue de serveuse. Ça marche vachement bien pour les pourboires. Même avec les filles… " J'embrassai ses seins, les écartai et glissai un oeil entre les deux. Elle était intriguée:
- " Qu'est-ce que tu fais? "
- " J'essaie de récupérer mon billet. Si j'avais su qu'un baiser aurait suffi, je l'aurais gardé. " Elle gloussa:
- " Il a dû tomber plus bas... Je suis désolée... " Je fis glisser son pantalon corsaire et sa petite culotte de coton très sage. Je découvrais une toison noire et opulente, agrémentée de quelques fils d'argent:
- " Ton jardinier est en grève? " Elle rit:
- " Non… Je crois qu'il s'est perdu dans ma jungle! " J'y insinuai ma langue, et elle se laissa tomber à la renverse sur le lit, les cuisses écartées. Elle se laissa goûter quelques instants en soupirant, puis se releva:
- " À mon tour… " Elle me déshabilla lentement, commençant par le chemisier, dégrafa mon soutien-gorge et soupesa ma petite poitrine :
- " Tu prends des hormones, c'est pour ça que tu ressembles tellement à une fille… "
- " Non, c'est naturel. J'ai toujours été comme ça. " Elle les embrassa:
- " J'adore les tout petits seins de petite fille… Les miens te plaisent? "
- " Oui, ils sont beaux. Mais j'aime tous les seins, du moment que leur propriétaire en est fière et qu'elle me les offre de bon coeur. " Elle dégrafa ma jupe, sourit à la vue du cœur brodé de ma culotte, et détailla la façon dont j'avais passé mon bandage. J'en avais un peu honte:
- " Je suis désolée de t'infliger ça, c'est pas joli. J'aurais voulu l'enlever avant que tu le voies. " Chloé ne m'écoutait pas. Elle s'était mise à genoux, m'avait déjà enlevé ma culotte et avait entrepris de m'en libérer délicatement, comme si c'était un pansement. Elle découvrit mon intimité toute rose et mon sexe qui reprenait doucement sa place:
- " Comme tu es belle… Tu es mon idéal: une jolie fille avec un pénis. " Elle tenait son visage à quelques centimètres de mon sexe. Je tenais à la mettre en garde. Je ne voulais pas reproduire tous mes échecs précédents:
- " Tu sais, il est pas énorme. J'espère que tu pourras me sentir… " Ma réflexion eut l'air de la contrarier:
- " Ah! Ça, c'est bien une réflexion de mec! Les garçons ont toujours voulu avoir la plus grosse. Mais personne ne nous demande ce qu'on en pense, nous, les filles. Bien sûr, il y a beaucoup de gourmandes qui adorent se faire dilater la boutique, mais c'est une solution de facilité. Il suffit de se contracter, et avec de l'entraînement, on peut serrer très fort la plus petite des queues. Tu verras. Je suis sûre que je pourrais même te faire mal. " J'étais bigrement intéressée. Elle se tut car elle commença à embrasser et lécher mon sexe. Cela me procura une sensation de fraîcheur qui amplifia une envie latente. J'eus quand même la courtoisie d'attendre qu'elle eût fini son office pour lui en faire part:
- " Je suis désolée de briser l'ambiance, mais j'ai envie d'aller aux toilettes. Les bières étaient assez copieuses… " Elle sourit:
- " T'inquiète pas, moi aussi! Et j'ai sûrement une plus petite vessie que toi. " Elle me guida jusqu'aux toilettes, dans la salle de bains et me laissa l'honneur d'y passer en premier. Je laissai la porte ouverte pour lui faire profiter du spectacle: elle a eu l'air d'apprécier, puis nous avons inversé les rôles.

Nous sommes retournées sur le lit. Je m'enquis de ses goûts et de ses préférences:
- " Comment tu me veux? Comme ça, ou en homme? " J'étais nue, maquillée et perruquée, uniquement vêtue de mon porte-jarretelles et de mes bas blancs. Elle ne réfléchit pas longtemps:
- " Tu me plais beaucoup comme ça. On verra plus tard… Enlève mon soutien-gorge. A moins que tu tiennes à ce que je le garde… " Je lui répondis en le dégrafant, ce qui libéra ses charmants petits seins. Enfin, de taille raisonnable. Je perds la notion de la normalité avec la poitrine opulente de Carole: je ne parviens même pas à contenir un de ses seins avec mes deux mains…

Elle s'allongea sur le lit, offerte et souriante. Je me mis à quatre pattes au-dessus d'elle et l'embrassai sur tout le corps, du cou jusqu'aux pieds. Les pauvres étaient assez abîmés. Son travail de serveuse, sans doute… Je les honorais d'autant plus de mes baisers. Elle semblait adorer, la première surprise passée. J'entrepris ensuite de brouter sa toison. Je la léchai doucement, sans chercher à lui procurer un plaisir trop vif. Elle s'inquiétait encore de la densité de sa pilosité:
- " Ça te gêne pas, tous ces poils? " Je m'extirpai de sa brousse pour répondre:
- " À vrai dire, j'ai l'impression d'être " barbe noire ", le pirate. " Elle rit, mais elle m'étrangla tout de même entre ses cuisses:
- " Reviens dans trente ans, tu pourras jouer au père noël! "

J'ai dû interrompre mes occupations présentes, car nous étions prises toutes les deux d'un fou rire irrépressible. Je me suis allongée à côté d'elle, sur le lit. Une fois calmées, elle se redressa et entreprit de me faire une fellation: elle n'était pas très douée, et me faisait un peu mal. Je la laissais faire un moment, mais c'était vraiment insupportable, d'autant qu'elle prenait mes sursauts désespérés pour du plaisir. Je l'invitai à changer de méthode:
- " Doucement avec tes quenottes! On dirait un lapin qui boulotte une carotte! " Avec du recul, ça ressemblait plus à une comptine pour enfants qu'à une critique… Elle s'arrêta net, surprise:
- " Ah bon? Tu es le premier… La première qui se plaint… "
- " À mon avis, ils n'osent pas se plaindre. Si tu étouffes tes amants entre tes cuisses à la moindre contrariété… " Elle était un peu vexée, et me fit d'un ton pincé:
- " Alors, comment dois-je vous sucer, Maître? "
- " Pareil, mais moins vite, et surtout sans les dents. " Elle s'y remit, c'était le jour et la nuit:
- " Mmm… Oui… Tu es très bonne comme ça… " Malheureusement, ça ne dura pas longtemps. C'était uniquement pour me mettre en forme, et mon sexe avait atteint sa cote maximale. Je lui demandais son avis: comme je l'avais vexée en étant franche avec elle, Elle ne prit pas de gants pour me répondre:
- " En effet, c'est pas une bête de concours. Je crois que c'est la plus petite que j'ai jamais vue. Il va falloir que je me surpasse. " J'aurais juré entendre parler mon épouse… Chloé me chevaucha et s'empala avec facilité sur mon membre fièrement dressé. Je ne sentais pas grand-chose, j'avais dû la lécher un peu trop. Elle mit ses mains sur ses hanches et me toisa:
- " Alors, tu sens quelque chose? "
- " Pas vraiment. C'est ce que je craignais. C'est le drame de ma vie. " Elle fit quelques va-et-vient mécaniques:
- " Moi non plus… " Je la vis contracter ses reins et je me sentis aussitôt prise dans un délicieux étau:
- " Oh… Là, tu me serres bien… " Elle affichait un sourire triomphal:
- " Tu vois, ce que je te disais? Et encore, je ne force pas… Chez la plupart des femmes, quand ça arrive, c'est involontaire et c'est comme ça qu'on reste bloqué. " Je repensais à Mélanie:
- " Comme les chiens? " Elle sourit:
- " Non, ça n'a rien à voir… Les chiens ont un verrou qui bloque leur sexe à la base… Bon, je vais pas te faire un cours. C'est plus l'heure. "

Carole ne m'a jamais parlé de tout ça. C'est tellement évident pour elle… Par contre, il fallait que je lui parle de la méthode de Chloé. Pas pour la fellation, ça non ! Pour la maîtrise de son vagin… Chloé me fit l'amour tout doucement. Elle me serrait si bien que j'ai eu du mal à me contrôler. Elle commençait à se raidir et à respirer de plus en plus profondément. Je ne la connaissais pas encore assez, et je me suis retenue pour ne pas l'accompagner. Je voulais être sûre qu'elle ait bien son orgasme. Elle se mit à crier en me chevauchant de plus belle et en me malaxant les seins à pleines mains. Je l'ai suivie quelques secondes plus tard. Les voisins, qui auraient bien aimé dormir, nous accompagnaient par des coups de balai dans le mur. Elle s'affala sur moi et m'embrassa le cou:
- " Comme tu es bonne… Alors, c'était bien, hein? " J'essayai de trouver une réponse adéquate. J'étais sur le point de sombrer dans les abîmes:
- " Oh oui… Je n'aurais jamais cru qu'une erreur de la nature comme moi puisse prendre tant de plaisir, et surtout en donner… " Elle me frappa le bras:
- " Dis pas ça… Ça fait un moment que je rêve d'une fille comme toi. Dommage que tu ne sois pas libre. Au fait, elle est chouette, ta femme? "
- " Ouais. Une super bombe. Mais tu la connais… " Elle se dressa sur ses mains, se rassit sur moi et me fixa dans les yeux:
- " Maintenant, y en a marre. Dis-moi qui c'est. Je te jure sur ma vie que je n'en dirais pas un mot, à qui que ce soit. " Je réfléchis un long moment. Elle me fixait toujours, en silence. Je lâchai:
- " C'est la grande rousse foldingue. " Elle ouvrit grand ses yeux, et cherchait ses mots. Elle devait repenser à tout le bien qu'elle avait dit d'elle:
- " C'est… Ça alors! " Elle allait mettre ses mains sur sa tête, mais je lui saisis ses poignets juste avant. Je commençais à la connaître et je savais ce qu'elle allait dire :
- " Non. Pas Hou là là. Elle s'appelle Carole et je l'adore. Il n'y a pas de femme plus folle et plus sexy sur cette planète. De plus, nous sommes atrocement amoureux l'un de l'autre. " Elle me regardait, l'œil en coin. Je la sentais très jalouse et elle voulait me faire mal. Peine perdue:
- " Tu sais que je l'ai vu sortir avec une fille, une heure après toi? " Je pris un air chagriné, mais elle ne devait pas s'attendre à une telle réponse:
- " Une seule? Je croyais qu'Aïcha devait inviter plus de monde… " Chloé ne répondit pas. Je l'avais sciée à la base, et elle était désabusée:
- " C'est vrai que tu étais là… "
- " Oui, je leur ai même parlé. Aïcha voulait m'inviter à une partouze. Mais ça tombait mal. " Chloé recollait les morceaux du puzzle qui ne l'avait pas marquée sur le coup:
- " Elles ont téléphoné à côté de moi… Je suppose que tu t'appelles Luc? J'ai entendu ce nom… "
- " Tout juste, Auguste. Maintenant, j'ai envie de me démaquiller et de changer de sexe. " Elle se retira et s'assit sur le lit, l'air songeur.

J'avais l'impression qu'il y avait déjà quelque chose de cassé entre nous. Plus je la regardais et plus j'avais envie d'être dans les bras de Carole. J'avais l'intention de remonter dans l'estime de Chloé: elle ne méritait pas ça, la pauvre. En ouvrant mon sac, je constatai que j'avais oublié quelque chose:
- " Ah merde! j'ai oublié mon démaquillant. Tu pourrais m'en prêter? " Elle sortit de ses pensées et me fit un grand sourire:
- " Mais bien sûr ma choute! je vais même m'occuper de toi. Assieds-toi là. " Elle me désigna une chaise devant une petite table qui devait lui servir de bureau, à en juger le monceau de papiers.

Elle revint de la salle de bains -plutôt douche-WC- avec du coton et un flacon. Avant qu'elle n'ait eu le temps de me défigurer, je la pris sur mes genoux, lui fis un gros câlin et l'embrassai tendrement. Elle semblait très heureuse de mon élan de tendresse. Je lui expliquai la raison de mon geste, s'il en fallait une:
- " Excuse-moi si je t'ai choquée ou vexée, ce n'était pas mon intention. Tu es une chic fille, et je peux te dire sans mentir que c'est la première fois qu'une nana me fait aussi bien l'amour. " Côté technique, c'était vrai. Mais il manquait ce brin de folie que j'aime tant chez Carole.

Elle était toutefois ravie de mon petit compliment. Elle m'enleva ma perruque et entreprit de me démaquiller, toujours assise sur mes genoux. J'avais des questions à lui poser sur son travail:
- " Dis, est-ce que les hommes sont admis dans ta boîte? " Elle réfléchit. Il ne devait pas y en avoir souvent…
- " Oui, C'est vrai que j'en ai déjà vu. Il faut juste être respectueux des lieux et ne pas faire de vagues, ni draguer les filles. Sauf celles qui te font du rentre-dedans, bien sûr. Pourquoi, tu veux y retourner en garçon? "
- " Non, j'ai envie de venir avec mon mari… " Elle me regarda avec des grands yeux perplexes:
- " Ta femme… Ton mari… Tu es bigame? " Ce n'était pas le terme exact, mais elle n'en était pas loin…
- " J'ai un mec à qui j'ai déjà parlé de mon idée. Il trouve ça amusant. J'ai dit à mes copines que j'étais mariée à un beauf qui me faisait cocue. " Elle avait terminé mon démaquillage:
- " Ça y est, te voilà en garçon. Même comme ça, je te trouve très féminine. Bien plus que certaines de mes collègues… " Je repensais à la videuse de la boîte… Elle continua:
- " Quand même, tu as des idées tordues… On dirait que ça t'amuse de jouer avec les gens… " Elle n'avait pas tort.

Je la reposai au sol et enlevai le reste de ma lingerie. Je me levai en roulant des mécaniques -de précision chez moi- , nu, en prenant la voix mâle d'un truand de série noire:
- " Tu m'excuseras, ma petite poule, mais nous, les hommes, on s'endort dès qu'on a balancé la purée. Allez, au pieu. " Je ponctuai ma phrase par une grande claque sur ses fesses. Elle se rebella en riant:
- " Je te préfère en fille, tu es moins conne! Viens te laver les dents d'abord. " Elle me prêta sa brosse -j'aurais dû penser à prendre la mienne- pendant qu'elle se démaquillait à son tour. Je fis un nouveau passage aux toilettes -le reste de la bière- et elle m'envoya au lit avec une claque sur les fesses. Chacun son tour.

Je l'attendais en me disant que je me devais de la rendre heureuse, au moins pour cette nuit. Je repensais à ce qu'elle m'avait dit, que je jouais avec les gens. Je ne voulais pas qu'elle pense que je l'utilise comme un jouet. Elle ne tarda pas à venir se coucher, toujours nue, et elle se lova amoureusement dans mes bras. Je l'embrassai dans le cou, délicatement. Je ne voulais pas non plus qu'elle croie que je l'attendais pour lui sauter dessus. Elle avait encore envie de parler:
- " Dis-moi, ton mec, il couche avec toi, je suppose? " Je continuais à la couvrir de mes baisers.
- " Bien sûr… Ça te choque? "
- " Non… Pas trop… Tu le vois souvent? "
- " La dernière fois, c'était cette nuit, quand je suis rentrée. Il m'a fait l'amour trois fois. " Elle se recula pour me regarder:
- " Trois fois! Et tu as encore la force de continuer avec moi ?! "
- " Moi, je ne jouis pas. Il me saute, c'est tout. Sa femme et lui sont mes maîtres, et je suis leur chose. Je subis leurs caprices. Voilà ma bague d'esclave. " Je lui laissais faire son rituel: elle se prit la tête:
- " Hou là là! Je suis tombé sur un maso! C'est bien ma veine! " Je la rassurai:
- " Ça ne change strictement rien pour toi. Je n'ai pas envie que tu me frappes ou que tu m'attaches. C'est juste un jeu entre nous. "

Je repris mes baisers, mais je la sentais un peu rétive. Je me retournai pour lui brouter la pelouse. Elle ouvrit grand les cuisses et pressa mon visage contre son sexe. Elle en avait très envie. Peut-être était-elle aussi excitée par la nouvelle facette de ma personnalité qu'elle venait de découvrir ? Elle m'attira sur elle et caressa mon sexe de ses deux mains. Elle vérifia mes dires en caressant mon petit trou:
- " Oui, ça se voit que tu as servi il n'y a pas longtemps… Tu t'es bien fait enfumer la taupinière, on dirait! " Je ne connaissais pas cette expression amusante… Là-dessus, elle prit mon sexe dans sa bouche et se mit à me sucer furieusement. Mes révélations ont eu l'air de l'émoustiller, j'avais eu peur du contraire… Heureusement, elle n'avait pas oublié mes remarques quant à sa technique, mais elle m'ôta brusquement de ses lèvres:
- " J'arrête là, j'ai horreur qu'on me jouisse dans la bouche. Un mec me l'a fait une fois, contre ma volonté. J'ai failli gerber, et je lui ai tout craché à la gueule. " C'est bon, J'ai compris… Si vous n'aimez pas, n'en dégoûtez pas les autres… Moi, je continuai. Elle n'était pas d'accord, mais je voulais qu'elle prenne son plaisir toute seule, pour me faire pardonner peut-être…
- " Arrête, je sens que je viens… " Je continuai de plus belle.
- " Non. "
- " Arrête, je te dis… Ahhh… Nooon!!!… " Elle se débattait et essayait de m'arracher de ses cuisses. Je me déchaînai sur son sexe, la léchant, pénétrant et grignotant tous azimuts.

Elle explosa encore bruyamment en me serrant fort contre elle. Les voisins avaient renoncé à attraper leur balai… Je la léchai tendrement encore quelques instants, puis elle reprit connaissance. Elle semblait un peu triste:
- " Pourquoi tu as fait ça? J'aurais voulu te refaire l'amour… " Je m'allongeai à côté d'elle:
- " J'avais envie de te donner du plaisir. Prends ça comme un cadeau. Une offrande à une amante géniale. Et puis, la nuit n'est pas finie… "
- " C'est gentil. Je crois que c'est la première fois que je prends tant de plaisir à me faire boulotter la touffe. "
- " Eh bien, on est quittes… On fait dodo? " Elle m'embrassa tendrement:
- " Oui, mon merveilleux petit amant… "

Elle éteignit la lampe de chevet, mais les lueurs de la rue s'infiltraient sous les rideaux: des feux clignotants y faisaient des jeux de lumières, et j'avais du mal à trouver le sommeil, d'autant que j'avais encore envie d'elle et de son vagin diabolique. Je me collais contre mon amante: elle m'avait tourné le dos et dormait déjà. Elle émit un grognement ensommeillé, mais frotta ses fesses sur mon sexe en érection. J'avais terriblement envie de la sodomiser, mais je ne connaissais pas son avis sur la question. Elle me tendit sa croupe pour que je la prenne et me guida dans son sexe. Je lui ai fait l'amour doucement. Elle poussait des gémissements lointains, comme si elle rêvait. Cela dura longtemps, et je luttai en même temps contre le sommeil. Elle jouit silencieusement, en poussant quelques petits grognements charmants. Ses spasmes déclenchèrent mon orgasme, et j'émis aussi quelques petits cris que j'étouffai dans sa nuque, blotti contre elle. Je me suis endormi ainsi, jusqu'au matin.

À suivre dans " La carotte Nantaise 10: Y a plus de saison, ma bonne dame! "

* Voir le chapitre 11: Dessous de table.

** Oui, je sais, il faut être quatre…

 

ŠLE CERCLE BDSM 2008