Histoires Des Invités

 

La Carotte Nantaise 22

Claude D'Eon

 

CHAPITRE 22: LE RETOUR DE LA CAROTTE. (Extraits)

En fin de compte, ce n'était pas une mauvaise chose que Jasmine ait filé à l'Anglaise : cela m'a permis de faire le grand ménage pour le retour de mon unique amour -disons le plus grand. Je changeai une nouvelle fois les draps pour la dernière paire de l'armoire : il était temps de faire une lessive, ce que je fis avec tout ce que j'avais pu salir. Je filai voir les bêtes pour leur dispenser le service minimum et vérifiai que je n'avais rien oublié. Le ménage effectué, je travaillai un peu jusqu'à midi, juste perturbé par quelques évènements :

D'abord, mon téléphone Internet sonna. C'était ma petite maman :
- " Bonjour, mon chéri ! Je ne te réveille pas ? "
- " Bonjour Maman ! Pas du tout, il est dix heures et demie. Et puis, si je réponds, c'est que je suis devant mon ordinateur… Qu'est-ce qui t'amène ? " Elle semblait assez gênée :
- " Eh bien, c'est au sujet de ton ami Japonais, Hiroshi. Il est très gentil, mais il m'a envoyé quelque chose… D'étrange. J'ai peur de comprendre. " Hiroshi, bizarre ? Tiens donc…
- " C'est à dire ? "
- " Eh bien, des photos assez osées. De lui et d'une jeune mariée, Alicia à ce qu'il me semble, et une autre de lui, tout nu. Il parle de toi et de Carole, je n'y comprends rien. " J'en avais des sueurs froides :
- " Tu peux m'envoyer son e-mail, s'il te plait ? Je crois savoir ce que c'est, mais je voudrais le voir avant de t'en parler. " Elle s'exécuta, et quelques minutes plus tard, je l'avais sous les yeux :
- " C'est curieux, on dirait que ça m'est adressé… " Je découvris les photos : il avait fait un montage avec la photo d'Alicia et s'était invité à la place du marié. Rien de choquant. Nous formions un très beau couple… Il avait gardé le nom de la photo, Alicia3. C'est comme ça que ma mère avait vu mon nom de femme…

L'autre, par contre, était… différente. Il était nu -et ne cachait rien- allongé dans un lit de pétales de roses. Ce devait être le pastiche d'une photo identique exposant une créature de rêve, car elle me disait quelque chose. Une fois toutes ces informations intégrées, je rassurai ma maman :
- " C'est bien ce que je pensais : Il s'est emmêlé les pinceaux avec nos adresses respectives. Tu n'aurais jamais dû voir ça : il s'est inclus dans une photo montage pour nous faire croire qu'il s'était marié, et l'autre, nu, c'est un pari perdu. " Heureusement qu'il ne m'avait pas renvoyé une photo de Carole, nue…
- " Mais cette fille, c'est qui? J'ai passé plusieurs minutes à essayer de deviner qui c'est. Je la connais, c'est sûr… Je sens que je vais mettre un nom dessus, j'y suis presque, et pfuitt ! Plus rien. " Je risquais de la choquer, mais je n'aimais pas trop mentir à ma petite maman :
- " C'est vrai que tu la connais... Très bien, même. " Elle poussa un cri de joie :
- " Ahhh ! Je savais que je n'étais pas folle ! Et c'est qui, cette jolie blonde ? Une amie à toi, une fille du village ? En grandissant, les traits changent, et on a du mal à reconnaître les gens. Par contre, je ne me souviens pas d'avoir connu une Alicia... "
- " C'est normal, ce n'est pas son vrai nom. Elle s'appelle Luc. C'est moi, en fille. " Un silence de mort me répondit.
- " Maman ? Ça va pas ? " Sa voix était chargée de désespoir :
- " Mais pourquoi tu fais ça ? C'est contre nature ! Tu as changé de sexe ? Tu vas quitter Carole ? " Je m'énervai. Ça a été une mauvaise idée de lui avouer :
- " Mais non ! Comme tu y vas ! Carole est au courant, et elle a beaucoup ri. C'est un jeu, je ne vais pas brûler en enfer ! "
Elle garda un ton peu convaincu :
- " Je l'espère, mon fils. Je t'avoue que cette photo est troublante... Mais changeons de sujet : cet épisode mis à part, ton ami Hiroshi est très plaisant et très serviable. Il se coupe en quatre pour répondre à toutes mes questions, et il insiste pour nous rencontrer lors de notre voyage. "

Nous étions toujours tendus, l'un et l'autre. Je n'aurais jamais dû lui parler d'Alicia. Je ne voulais rien lui cacher, et au lieu de ça, je lui mentais. J'écourtai notre conversation et envoyai un mail salé à Hiroshi en noircissant le tableau. Je conclus tout de même en lui disant que je plaisantais et qu'il n'y avait pas de mal. De son fait, du moins.

Ensuite, j'avais juste repris mon travail que mes deux gremlins débarquèrent dans mon bureau. Avant que je puisse ouvrir la bouche, Jasmine, derrière son frère, me fit signe de me taire. Elle lança, très remontée :
- " Merci bien pour hier ! Tu m'as fait poireauter comme une conne ! Heureusement que tu n'en avais pas pour longtemps ! J'avais tellement les nerfs que je me suis cassée. Tant pis pour mon prince charmant… " Régis, qui ne se sentait pas concerné pas les déboires de sa sœur, lança timidement :
- " On est venu jouer… On peut ? " Je lui souris :
- " Ouais, allez-y, vous connaissez le chemin… " Il bondit dans les escaliers.

Jasmine était restée pour parler :
- " Encore merci pour ta patience, mon chéri… Excuse-moi pour cette nuit, je me suis conduite comme une petite conne. Tu vois, je fais tout pour que tu n'aies pas d'histoires : Même le grumeau boutonneux me croyait sagement couchée dans mon petit lit. "
- " C'est très gentil de me protéger de la sorte. Tu sais, je t'avais porté le petit déjeuner au lit, ce matin, mais tu n'étais déjà plus là… " Elle me bondit au cou :
- " Oh, mon pauvre amour, comme c'est gentil !… Je suis désolée... Mais c'est mieux comme ça : seul mon papa croit que je suis allée jusqu'au bout, d'ailleurs je lui ai dit que c'était surtout pour le faire payer ce qu'il a fait à ma maman que je me serais " donnée " à toi, et pour voir jusqu'où il me laisserait faire mes conneries. Par contre, j'ai tout raconté à Diane, même les blagues que tu as sorties, ça l'a bien fait rire ! " Je repensai aussitôt au sacrifice -à priori vain- de ma maitresse :
- " Diane n'a rien dit que je me sois refusé à toi ? "
- " Ah ben non ! Pourquoi ? " J'enjolivai un peu les faits :
- " Et bien… Elle a bataillé dur pour convaincre ton père de te laisser faire ce que tu veux avec moi, mais moi, je n'ai pas joué le jeu… " Elle rit :
- " Mais si ! Elle m'a un peu raconté ce qu'elle s'est fait faire par mon père, mais c'était pour le punir ! " Je levai un sourcil curieux :
- " Ah ? Des punitions comme ça, moi, j'en voudrais tous les jours ! "
- " Non… La punition, c'était de croire sa fille soumise au plaisir d'un homme, sans pouvoir s'y opposer. Diane m'a dit que ça l'a torturé, et à lui, je lui ai dit que tu as abusé de moi toute la nuit… Mais que toi, tu m'as pas fait trop mal, pas comme lui avec ma maman ! "

Je n'avais pas vu les choses ainsi… En exauçant avec zèle les souhaits les plus inaccessibles de Denis, elle le tenait dans le creux de sa main car il aurait même sacrifié sa fille à son petit plaisir personnel… Diane est encore bien plus perverse que je le croyais… Quelle maitresse divine !

Mais tout n'était pas encore très clair :
- " Oui, mais si j'avais couché avec toi, en fin de compte ? "
- " C'aurait été mieux pour moi, mais je crois qu'elle te connaît bien… Dans les deux cas, elle est gagnante. Moi aussi, d'ailleurs. J'ai bien aimé quand même cette nuit avec toi, tu sais ? " Ses yeux s'embrumèrent et elle changea de sujet :
- " Sinon, j'ai parlé avec Régis, et je l'emmène à Biarritz avec moi, chez mes vieux, on part dimanche. J'ai largement de quoi nous payer des vacances de riches à tous les deux. " Je fronçai les sourcils :
- " Tiens, ce n'est plus un gisement de fossiles, Biarritz ? " Elle me fit un sourire ingénu :
- " À ce qu'il paraît, il y a plein de beaux surfeurs dans le coin. C'est le grumeau qui m'a dit ça : ça doit l'intéresser aussi, les beaux mecs… "
- " Eh bien, tu trouveras peut-être là-bas un gentil garçon avec qui manger des frites… " Elle me toisa d'un air de défi, les mains sur les hanches :
- " Oh ! Mais tu ne te débarrasseras pas de moi si facilement ! Je mangerai peut-être des frites, comme tu dis, mais seulement du bout des lèvres et avec les doigts. Aussi vrai que je m'appelle Jasmine, tu seras mon premier ! Et avec toi, je peux t'assurer qu'il y aura du ketchup à volonté sur les frites ! "

Jasmine maniait les images aussi bien que moi… Personnellement, je préfèrerais de la mayonnaise ! Elle se glissa sur mes genoux et me fit un tendre câlin :
- " Je sais que demain soir, on ne se reverra pas avant un bon moment. Quand je reviendrai, j'espère qu'on pourra passer du temps ensemble… Je serai sage, promis ! " Elle rit : " Si tu les voyais, Papa et Diane, de vrais gosses ! Ils n'arrêtent pas de t'imiter en Alicia et de raconter des horreurs. Ça a dû être quelque chose, votre rendez-vous d'hier… " Je ne voulus pas lui en parler, me contentant de sourire, amusé. Je la rencognai sur mes genoux et continuai à travailler, sa tête sur mon épaule. Jasmine la releva pour me demander :
- " Je te dérange pas ? "
- " Mais non... Je m'en sors très bien d'une main, et tu pèses à peine une quarantaine de kilos. Fais-moi un câlin le temps que tu voudras. Et tu sens encore si bon la vanille… " Elle minauda :
- " Oui, j'ai réalisé que les hommes aimaient bien les petites filles. Et si mon parfum de Barbie te plaît… "

Jasmine resta bien un quart d'heure sur mes genoux. Elle se leva enfin, intriguée par les cris de son frère :
- " Je vais aller voir le sconse. On dirait qu'il s'est coincé la zigounette dans le monnayeur d'une de tes machines. À tout de suite, mon chéri… " Elle m'embrassa, me charma d'une démarche féline et disparut dans l'escalier. Je profitai de ce répit pour imprimer et encadrer les deux photos pour Carole. Et pour moi aussi, d'ailleurs…

Il était midi, et il était aussi grand temps de rejoindre Diane et Denis. Pendant l'absence de Carole, j'avais pris l'habitude de m'inviter, et avec la présence des enfants, mon rôle de convive était plus… passif. Je les arrachai à grand peine à leurs jeux -Régis avait " explosé " le score de " Galactica ", d'où les cris de tout à l'heure, et Jasmine s'était prise de passion pour le flipper de la veille. J'ai dû déployer des trésors de persuasion pour les convaincre de ne reprendre leurs parties respectives qu'après le repas.

J'allais fermer la porte derrière moi -les deux fauves étaient déjà partis en se chamaillant- quand le téléphone sonna : Bilou-bilou, celui du salon. Je me précipitai dessus avant que le répondeur ne se déclenche :
- " Oui? Allo?" C'était ma douce Carole :
- " Ouais, c'est moi ! Salut mon poussin ! "
- " Bonjour, mon amour ! Tu rentres enfin ? "
- " Ouais, c'est pas trop tôt... Il me tardait de quitter cet asile de fou. Aïe ! Ça va pas ? " J'avais entendu un bruit de coup, un claquement sec, certainement sa maman qui se manifestait… Elle continua :
- " Je pars vers une heure et demie, mais je compte plutôt deux heures, avec ces crampons… Aïe ! Mais merde ! Tu fais mal ! "
- " Je vois que tes parents te manquent déjà… "
- " Tu l'as dit ! Les orphelins ne connaissent pas leur bonheur ! …Raté ! Aïe ! " Elle s'était découverte une passion pour le masochisme, à chercher ses parents de la sorte… J'étais bien content de ne pas être là : non pas que je n'aime pas me faire violenter, mais il y a l'art et la manière…

Une question de logique me taraudait :
- " Mais pourquoi tu m'appelles maintenant, et pas quand tu pars ? "
- " Parce que je savais que j'avais une petite chance de tomber sur toi à cette heure. Tandis que plus tard, tu risquais d'être parti te faire… Aïe ! Putain, là, j'avais rien dit ! Bon, je te rappelle quand même avant de partir. Mes parents t'embrassent ! "
- " Moi, non... À tout à l'heure ! Bisous ! "

Je rejoignis rapidement mes hôtes qui ne semblaient pas trop m'attendre. Diane et Denis m'accueillirent en riant et en imitant Alicia. Denis était plus détendu que la veille, bien qu'il me fixait d'un air bizarre, se demandant certainement ce que j'avais bien pu faire à Jasmine. Il connaissait mes goûts pervers, mais il voyait sa fille heureuse et n'en demandait pas plus. Le prix de sa conscience lui a été grassement payé par Diane, aussi il éprouvait plus de culpabilité que de ressentiment à mon égard.

Il me fit tout de même un grand sourire et me tira les joues en me faisant la bise :
- " Alors, petite coquine? On se fait exploiter par ses vilains maî-maîtres ? Viens manger tes restes avant qu'ils ne refroidissent. On te mettra les os de côté pour ton quatre-heures ! "

Nous nous sommes mis à table, aux mêmes places que la veille, sauf que cette fois, il y avait une personne de plus sur une chaise à côté de Jasmine. Diane me la présenta:
- " Tu as remarqué, on a un invité surprise… Tu as vu comme il est sage ? " Mon Ouissecasse dressait sa tête au-dessus de la table, très à l'aise. Je lui tendis un doigt et criai à son adresse:
- " Tu Quoque fili*?! Tu en as marre de tes délicieuses croquettes ?! " Régis cafeta :
- " C'est Jasmine qui l'a ramené avec elle, il a ronronné tout le long du chemin. Elle fait pas cet effet à tous les mâles, loin de là ! " Elle haussa les épaules :
- " P'tit con. Si on parlait de tes nanas ? " Il bomba le torse :
- " Pas de problème. J'ai fait plein de choses avec Alicia, et j'espère pouvoir remettre ça cet après-midi. Tant pis pour les jeux. " Il regarda Diane et Denis :
- " Heu… si vous n'en avez pas besoin ? " Diane répondit :
- " Je continue mon travail cet après-midi. Si elle veut passer me voir… " Denis caressa tendrement la main de Jasmine :
- " Moi, je vais me baigner avec ma fille préférée. " Un doute planait tout de même dans l'esprit de Régis :
- " Dis, Luc, tu es sûr qu'elle n'était pas dans ta chambre quand je suis parti, hier soir ? J'ai cru entendre de la musique… " Je trouvai rapidement une parade en me souvenant d'un fait qui s'était déjà produit une fois ou deux :
- " Oui, la télé était allumée… C'est ce con de chat qui s'était vautré sur la télécommande… Pardon, Ouissecasse, tu n'es pas con. Tu es si mignon... " Je l'avais menacé d'un doigt accusateur -comme souvent- et il me regardait avec tant d'amour que je ne pouvais pas l'insulter plus longtemps de la sorte. Bien sûr, il ne comprenait pas, mais moi, cela me fendait le cœur. Carole, par contre, adore l'insulter et lui donner des petits noms lubriques de sa voix chaude et douce, ce qui le rend fou amoureux.

Je continuai :
- " Il aime bien se frotter sur les touches en caoutchouc. Il s'arrache des touffes de poils avec. Hein, mon pépère ? " Jasmine le caressa sous le menton : elle aimait bien mon alibi poilu, et je crois que Denis n'aura jamais eu le fin mot de cette histoire.

Le repas se déroula joyeusement, émaillé des inévitables prises de bec de Régis et de Jasmine -et parfois des colères subites de Denis qui ne comprenait pas trop la plaisanterie. Diane -que je caressais sous la table d'un pied aventureux- me dit d'une voix langoureuse :
- " Alors, c'est aujourd'hui qu'elle revient, notre jolie Carole ? "
- " Oui, et si ce n'est pas abuser, j'aimerais manger avec elle, ici, ce soir… Elle va arriver vers sept heures. " Elle était joyeuse, une flamme de passion dans le regard :
- " Mais tu plaisantes ! Ce sera un réel plaisir… Vraiment… " Denis rajouta, avec un sourire salace :
- " Oui, elle n'a pas eu le temps de goûter à toutes les sauces, la dernière fois**… " Jasmine voulait plus de détails, mais elle resta sur sa faim. Denis s'était refermé comme il s'était ouvert, comme une huître. Elle tenta de m'extorquer plus de précisions en jouant de son charme, mais je n'étais guère plus loquace.

Le repas fini, nous faisions la vaisselle, Diane, Jasmine et moi. Régis était monté me choisir une tenue et Denis était parti à son entrepôt pour vérifier que sa " troupe de lobotomisés " -selon son expression- ne faisait pas trop de bêtises.

Diane reprit ses activités d'ébéniste. Jasmine me demanda avec des yeux de chien battu si elle pouvait retourner jouer pendant mon absence, souhait auquel j'accédai bien volontiers. Elle m'embrassa rapidement et partit en courant, me promettant d'être là pour le retour de son père.

[...]


Je fis ma toilette -Régis, lui, avait mieux à faire- et portai un rafraîchissement, avec un petit supplément, à Diane dans son atelier. J'avais gardé mes vêtements provocants, elle ne m'avait jamais vue là-dedans. D'ailleurs, elle ouvrit de grands yeux :
- " Hé bien, ma cochonne… On dirait que tu fais tout pour te faire sauter !… " Elle vit la cravache que j'avais disposée sur le plateau : sa morsure me manquait, et Diane ne m'avait pas frappée depuis bien trop longtemps. Sans un mot, avec un sourire de satisfaction, elle prit son verre d'une main et la cravache de l'autre. Elle s'assit à califourchon sur une chaise -quelconque, rien de précieux- et releva ma jupe d'un geste négligent avec la cravache. Elle rit :
- " Tu es vraiment une salope, tu n'as même pas de culotte… Ils sont cochons, tes collants. Je suis sûre que ça plairait à Denis, des comme ça… Il faut que je m'en procure, à ma taille, s'ils font dans le poids lourd… Lève ta jupe, bien haut. " Des cris montaient de la piscine : Denis et Jasmine étaient rentrés et jouaient. Lui, poussait des hurlements d'ogre, et sa fille des cris stridents et déchirants. Si je ne les connaissais pas, j'aurais pu croire à un viol.

Les dix premiers coups me firent très mal, à me faire crier. Diane ne frappait pas très fort, mais sur mes parties, et le haut des cuisses. Elle était confortablement installée, le verre à la main, et goûtait sa petite récréation :
- " Mets tes seins à l'air. " Je dégageai ma poitrine, qu'elle fouetta de toutes ses forces -à ce qui m'avait semblé. Mes seins me brûlaient, et je pleurais doucement. Comme elle était heureuse… Affectueusement, elle m'attira à elle et embrassa mes petits seins meurtris, pour finir par me mordre assez cruellement les tétons. Diane rit comme je me les frottais en reniflant :
- " Allez, tourne-toi. Baisse ton collant, je ne voudrais pas l'abîmer… " Appuyée contre une commode Louis Seize -à ce que j'avais cru reconnaître, mais je ne m'appelle pas Germain- je me faisais corriger sévèrement. Les coups sur les fesses étaient ceux que je préférais, et les plus sonores.

Diane reposa la cravache :
- " Je termine mon polissage et je vais aller me baigner aussi. Apporte-nous des glaces, et à boire. Et change-toi, tu fais vraiment trop pute pour servir une famille respectable. N'oublie pas tes bas, j'aime bien te voir en bas. Tant pis si tu as trop chaud, se sera bien fait pour toi. " Je frottai mes yeux rougis en ramassant mon plateau :
- " Bien maîtresse. " J'étais arrivée à la porte quand elle m'arrêta :
- " Alicia ? " Je me retournai :
- " Oui, ma bonne maîtresse ? " Elle me souriait tendrement, les yeux humides elle aussi :
- " Je suis très satisfaite de toi. Et tu t'occupes très bien de ma petite famille. Merci pour la récréation. "

Je me changeai à nouveau après avoir jeté un œil sur les traces de mes coups dans la grande glace de mon armoire. Je caressai amoureusement mes zébrures rouges et boursouflées du bout des doigts. Oui, Diane m'aimait beaucoup, cela ne faisait pas de doute…

[...]


Diane m'avait donné deux vieilles valises de toile bon marché pour y ranger mes affaires. J'y plaçai quelques tenues et mon matériel indispensable, maquillage et accessoires intimes. Je pouvais en avoir encore besoin le lendemain, mais je préférais le savoir dans mes valises que de risquer de l'oublier. Je pris une douche avant de me changer : j'ai vraiment cru que j'allais défaillir de chaleur au bord de la piscine…

De retour à la maison, je me précipitai sur le répondeur. Carole avait appelé vers quatorze heures, son arrivée était donc bien prévue vers dix-neuf heures. Je pensais bien ne pas la louper et l'accueillir dignement...

Je travaillai distraitement en attendant l'heure dite. Hiroshi avait répondu à mon e-mail : il était mortifié d'avoir fait une pareille boulette et d'avoir choqué ma maman. Il l'avait rappelée pour s'excuser et il était rassuré qu'elle ne lui en tienne pas rigueur.

Un cri de rage à l'étage me rappela que je n'étais pas seul dans cette maison -Ouissecasse ne compte pas, il entre et sort sans arrêt. Le " sconse " avait perdu avant d'avoir amélioré son score, à priori. L'heure approchant, j'allai ouvrir le portail en grand et préparai quelques rafraîchissements sur la table de la terrasse.

Le doux et familier bruit du moteur de la " Clito " se fit bientôt entendre devant la maison et la voiture s'immobilisa dans la cour, à quelques mètres de moi. Ma chère épouse en descendit, en short et T-shirt humides de transpiration, ses détestables petites lunettes rondes -qui m'évoquaient à chaque fois John Lennon- sur le nez. Non pas que je n'aime pas John Lennon, mais pas au point de coucher avec...

Je me jetai à ses genoux :
- " Ah ! Ma douce reine aux seins d'albâtre ! Je me languissais de vous à un tel point que mes jours semblaient être des nuits… " Elle me repoussa d'un pied négligent :
- " Dégage, bouffon ! Laisse-moi embrasser mon prince, le Chat Botté ! " Elle prit W dans ses bras et l'embrassa dans le cou :
- " Comme tu m'as manqué… Tu es si doux, si affectueux… " J'avais horreur de me faire bafouer de la sorte, bien que c'était évidemment un jeu cruel de sa part. J'étais encore un peu vexé quand elle reposa mon rival pour me serrer contre sa douce poitrine, à genoux elle aussi :
- " Ben, tu fais la gueule ? T'es jaloux de ce sac à puces ? Allons… Fais un câlin à maman Carole… " Elle dégageait une très forte odeur de transpiration qui, ajoutée à ses rondeurs moites, me donnait furieusement envie d'elle, mais la pauvre était claquée :
- " Putain, c'était la merde à peine arrivée au niveau de la sortie. J'avais bien roulé jusque-là, et puis je suis restée un quart d'heure dans un bouchon, un camion en feu sur la voie d'en face. J'ai cru crever sur place à cause de la chaleur, et la fumée, c'était horrible. J'avais tout fermé, plus de ventilation. Bon, je vais prendre une douche rapide, et je reviens boire un verre avec mon amour. " Je lui en voulais toujours un peu et désignai du menton W qui se léchait une patte avec frénésie :
- " Ton amour préfèrerait une soucoupe de lait. " Carole m'embrassa chastement le front :
- " T'es con… À tout de suite, mon roudoudou. Je fais vite, promis. " En effet, cinq minutes plus tard, elle était de retour en peignoir transparent. Et nue, même plus ses lunettes. Elle m'embrassa enfin à ma juste mesure, passionnément.

Je l'installai dans une chaise longue et lui servit un grand verre de sirop de fruits bien frais. Elle ouvrit son peignoir en grand et poussa un grand soupir, son verre à la main, les pieds sur mes genoux :
- " Ahhh… Enfin la paix… " Pas longtemps… Elle sursauta et masqua ce qu'elle put de son opulente nudité de ses mains pleines : Régis la dévorait des yeux en ravalant sa salive :
- " Pardon, madame. Je… Je m'en vais. " Et il s'éclipsa précipitamment.

Carole me fit d'un air salace :
- " Tu t'envoies des petits jeunes quand j'ai le dos tourné, maintenant ? "
- " C'est Régis, le fils des voisins, tu ne l'as pas reconnu? Il est fan de jeux. Je l'avais oublié. "
- " Ah oui ? En effet, je l'avais pas reconnu, dis donc… Et à part abuser de lui, qu'est-ce que tu as fait de beau ? "
- " Oh, je ne me suis pas ennuyé, ce qui ne veut pas dire que tu ne m'aies pas manqué… J'ai invité des filles à salir nos draps conjugaux, j'ai été me baigner dans la piscine des voisins, j'ai travaillé, fait le ménage et la lessive, j'ai dormi avec Régis et Jasmine, je me suis occupé des bêtes, j'ai… " Elle cria :
- " Quoi ?! Qu'est ce que t'as dit ?! " Je fis l'innocent :
- " Je sais que c'est difficile à croire, mais je me suis occupé des bêtes, j'ai même nettoyé les… " Elle me coupa sèchement :
- " Pas ça, crétin ! Tu m'as bien compris : Régis et Jasmine ! " Je redoublai d'innocence et tombai des nues :
- " Ahhh ! Ça… Régis a couché avec Alicia toute une nuit. Rassure-toi, moi, je ne lui ai rien fait. Je me suis juste offert à lui. Par contre, Jasmine a dormi avec moi, on a même pris un bain ensemble. Elle a bien combiné son coup avec Diane pour me coincer, mais seules elles deux et Denis sont au courant. Pour tout le monde, il ne s'est rien passé… " Sans lui mentir, je jouais sur l'ambigüité de mes propos pour la taquiner. D'ailleurs, Carole était assez remontée :
- " Ouais, gros dégueulasse, tu étais bien content de te payer une jeune vierge ! À t'entendre, tu t'es forcé... Tu te rends compte, elle a quoi : Quatorze, quinze ans ? T'es un beau salaud, mon salaud ! " Je soupirai :
- " Je ne vois pas ce qu'il y a de marrant à dépuceler une jeune fille… Elle voulait passer la nuit avec moi, et comme elle était amoureuse de moi et que son frère lui avait raconté qu'on pouvait m'utiliser à volonté, elle a rappliqué fissa. Et elle a presque seize ans… Mais demande-lui, elle te dira tout. Moi, j'y renonce, de toute façon, tu ne me crois pas. Mais toi, tu t'es bien amusée ? "

Elle se calma un peu :
- " Tu parles… J'ai mis au moins la moitié des vaches en cloque -enfin, normalement- et je me suis coltiné mes parents qui commencent à rouler sur la jante : ils deviennent aussi cons l'un que l'autre. Heureusement, je les occupais tous les soirs avec mes cassettes de " Domi… " Elle s'arrêta net et se laissa tomber dans sa chaise longue en soupirant bruyamment :
- " Ah ! Putain… J'ai oublié les cassettes… Mélanie va me tuer. " Un cri de joie m'échappa :
- " Hosanna ! Louée sois-tu, Divine providence ! " Comme j'avais l'impression de tirer sur l'ambulance, je lui tapotai la main :
- " Pour ça, ne t'inquiète pas, elle a trouvé mieux. Ça fait d'ailleurs un bail que je ne l'ai pas vue, ni sa copine d'ailleurs… Dis, tu es toujours partante pour une randonnée bourriquesque ? " Elle avait retrouvé le sourire. Pourtant, ses saloperies de cassettes faisaient partie de sa vie :
- " Ben ouais, le week-end prochain, s'il fait pas trop moche… Pourquoi, tu devais te faire fouetter ? "
- " Figure-toi -tu vas rire- que ma délicieuse Chloé s'est mise en tête de nous accompagner… Je voulais ton avis. Voilà. " Elle réfléchit puis sourit en inclinant la tête sur le côté. L'idée semblait la séduire :
- " Ma foi, si elle se sent d'attaque pour trois jours de marche, je n'y vois pas d'inconvénient, ça me changera un peu de ta face de pet. Et puis, elle me plait bien, ta serveuse… Mais je lui préfère quand même la vendeuse de la boulangerie Malbreil, elle est mieux roulée. " Je ris :
- " Puisque tu préfères la vendeuse, on l'emmènera aussi. J'ai aussi couché avec, c'est un bon coup… " Elle secoua la tête :
- " Me fais pas croire que tu couches avec tout le département ! Tu ne m'arrives pas à la cheville pour ça, pauvre minable... " Je lui pris la main pour attirer son regard :
- " Et pourtant, je te jure que c'est vrai : la serveuse et la vendeuse, c'est la même fille. C'est pour ça que j'avais rapporté des croissants, d'ailleurs. " Carole rit et me frappa le bras :
- " Tu aurais pu me le dire, depuis le temps, pauv' taré… Mais tu aimes tant manipuler les gens et me faire passer pour une conne… " Je lui adressai un sourire moqueur :
- " Ça, c'est pas très dur : tu fais le plus gros du boulot toi-même. " Elle boudait, à court d'arguments :
- " Pauv' con… Tu n'aurais pas d'autres activités de prévues dont tu aurais oublié de me parler, pendant qu'on y est ? " Je me rencognai dans ma chaise, pas très à l'aise. Je ne lui avais pas parlé de ma " location " :
- " Heu… Si. Diane et Denis m'ont loué -enfin, plutôt Alicia- pour ce week-end à l'ancien patron de Diane… " Contre toute attente, elle éclata de rire :
- " Ce gros porc ? Diane m'en a beaucoup parlé, et aussi de son projet pour toi… Tu vas bien rigoler, je le sens. Tu verras, il est ignoble, et en plus, il paraît qu'il est devenu complètement con. "
- " Je l'ai déjà rencontré. Nous avons …sympathisé. Alicia lui plait beaucoup, j'ai l'impression que je vais dérouiller. Ça ne te gêne pas, que je t'abandonne dès ton retour ? " Carole me fit un sourire angélique :
- " Mais non, pas du tout… Amuse-toi. Moi, je ne rêve que de Diane. Et d'Aïcha. Et de Mélanie. Et… " J'étais un peu vexé :
- " Bon, ça va, j'ai compris. Je te libère le plancher. Chacun son tour, ce n'est que justice, après tout… " Je me levai :
- " Va mettre quelque chose de décent sur ton beau gros cul blanc, nous sommes attendus par nos chers voisins. Diane aussi a l'air impatiente de te revoir… " Je mis une claque sur ses bonnes grosses fesses blanches à peine voilées par son peignoir transparent quand elle passa à ma portée, et elle s'arrêta sur le perron :
- " Dis-moi, mon petit ribosome, tu m'as parlé d'une piscine ? Elle est finie, enfin ? "
- " Oui, ma caille. Elle est chouette, et l'eau est vachement bonne. " Elle me fit un grand sourire et disparut. Longtemps… Très longtemps... Trop longtemps. Je rentrai à mon tour en me promettant de la traîner de force par les cheveux quand je tombai nez à nez avec ma divine épouse, en minijupe de jean et en chemise hawaïenne nouée sur le nombril. Elle laissait apparaître le soutien-gorge d'un maillot de bain rouge ridicule, couvrant un peu plus que ses aréoles -j'exagère à peine- de deux triangles maintenus par des ficelles et des anneaux métalliques. D'après mon souvenir, la culotte était du même format. Carole n'avait jamais osé le mettre en public, ce que je comprenais fort bien.
- " J'ai été un peu longue, excuse-moi… J'avais du mal à remettre la main sur ce petit bijou d'érotisme estival… " Elle m'imitait, et a mon avis, elle a dû mettre du temps pour préparer sa réplique. J'embrassai la partie visible de sa poitrine et l'entraînai au dehors :
- " Viens, ma poupette, on va vraiment être attendus. En tout cas, tu es un vrai danger public, une bombe prête à exploser… " Elle rougit à mon modeste compliment :
- " Boâh… c'est juste une tenue d'été… "

Jasmine fut la première que Carole salua : elle revenait du jardin avec un petit bouquet de persil à la main, et la vue de mon épouse la paniqua quelque peu : elle devait se sentir coupable de lui avoir emprunté son mari…
- " Bonjour Jasmine ! Comme tu as grandi… Luc m'a tout raconté, et il en avait même pas honte !... Ma pauvre chérie… Ça va ? " Elle lui fit signe de baisser d'un ton en agitant son bouquet, ses parents n'étant pas loin :
- " S'il vous plait, ne dites rien ! Personne n'est au courant, sauf Diane et mon Papa. Et je… Excusez-moi de vous avoir pris votre mari. " Elle lui parla à voix basse en l'enlaçant tendrement :
- " Mais non, allons, je t'en veux pas... Il t'a pas forcée ? Tu es encore une petite fille… " Jasmine se rebiffa :
- " C'est bon, je suis plus une gamine ! Je sais ce que je fais, vous inquiétez pas pour moi… Et c'est moi qui l'ai forcé : au début, il voulait pas. Mais il a été très bien, très gentil. Un peu trop d'ailleurs !… " Elle me sourit en tirant son bout de langue rose entre les dents, tout en clignant de l'œil. Carole était rassurée et l'embrassa en lui écrasant deux grosses bises sonores sur les joues.

Jasmine s'enfuit pour entrer par la porte de la cuisine en criant bien fort :
- " Maman ! Voilà le couple de tarés dont tu me parlais à l'instant ! " J'étais un peu surpris qu'elle appelle Diane " Maman. " Le reste m'étonnait moins: Jasmine était très espiègle et n'avait pas froid aux yeux.

Carole et Diane se jetèrent dans les bras l'une de l'autre et s'embrassèrent avec passion sous le regard un peu gêné de mon petit loukoum qui détourna les yeux. Je les décollai énergiquement en sermonnant mon épouse:
- " Hé ! Mollo ! Tu n'auras plus faim pour la suite ! " Bien que je ne sois pas trop inquiet quant à son appétit… Diane, une fois sa bouche libérée, s'extasia devant la tenue de Carole :
- " Ma chérie… Comme tu es… Whaw ! "
- " N'est-ce pas ? J'ai mis mon maillot de bain, Luc m'a dit que votre piscine était enfin terminée… " Diane la déshabilla du regard :
- " Un maillot ? Quel dommage… Je pensais qu'on allait prendre un bain de minuit… Tu verras, l'eau est super bonne, surtout le soir ! " Carole, pourtant peu pudique, semblait gênée :
- " Tu veux te baigner à poil? Enfin, si on peut dire ça pour toi, tu n'en as plus un sur le bonbon… Je pensais aux enfants : c'est pas sain. Je suis pour le naturisme, mais entre adultes, ou à la rigueur, entre enfants du même âge. Mais pas mélanger les deux… " Diane soupira :
- " Oui… J'avais oublié que c'était encore des enfants... Tu sais, ils ont bien grandi ces derniers jours…" Elle avait dit ça en me souriant. " Allez vous installer à la terrasse, on arrive. Une dernière touche à ma salade royale à la Diane, et c'est prêt. Les hommes sont déjà au boulot, je parie qu'ils se sont déjà gavés de cacahuètes. "

Et bien, non : ils jouaient à travers le grand mur de notre clôture commune avec une patte féline qui s'agitait dans une large fissure. W, comme tous les chats, adorait enfoncer sa patte griffue dans les trous. Surtout quand ça bougeait et ça criait de l'autre côté…

Ils cessèrent net à notre approche, au grand dam de W qui s'agitait en vain. Carole prit la pose aguichante d'une professionnelle du macadam :
- " Salut, les garçons ! Toi, je t'ai déjà vu, tout à l'heure… Et toi aussi, tu m'as bien vue ! " Elle s'était adressée à Régis, flageolant devant tant de sensualité : Alicia, avec la meilleure volonté du monde, ne lui arrivait pas à la cheville...

Denis, qui désirait mon épouse depuis si longtemps -il y avait juste un peu goûté- la déshabillait du regard, ce qui ne lui déplaisait pas :
- " Ah, Carole… Carole… Comme tu m'as manqué… Tu ne peux pas savoir comme j'ai envie de toi… J'espère que Diane va bientôt… " Il s'arrêta net. De nouveau, il butait sur le secret qui lui pesait tant. Nous étions un peu gêné par le silence qui suivit, nous doutant que la punition de Denis devait avoir un motif légitime, et certainement grave.

Il nous invita à nous installer, et comme l'avait deviné ma chère maîtresse, nous picorions les biscuits apéritifs en attendant ces dames. Diane, accompagnée de Jasmine qui la tenait fermement par le bras -sans égard pour le gros saladier qu'elle tenait dans ses mains- ne tarda pas à nous rejoindre. Elle avait passé également une chemise d'été, nouée sur sa poitrine nue. Comme son amante.

L'ambiance était très légère, mais chargée d'une sensualité latente : Diane et Denis convoitaient Carole et ne la quittaient pas des yeux -il faut dire que c'était la reine de la soirée avec ses aventures rurales- Régis avait les yeux perdus dans son décolleté et Jasmine -presque en face de moi- me couvait d'un regard langoureux, la tête pleine de projets torrides. Moi, je les charmais tous de mes sourires amoureux : il est vrai que j'avais l'honneur et le privilège d'avoir couché -ou dormi- avec tout le monde à cette table…

Le repas fut simple, mais copieux : des amuse-gueule variés et la somptueuse salade de Diane. Evidemment, Carole a tenu à connaître le moindre des ingrédients -j'ai retenu la chair de crabe et l'ananas. Parfois, je la trouve un peu pénible à décortiquer chaque plat, surtout en société…

Le repas à peine achevé, les enfants -qui avaient prévu le coup- se déshabillèrent et se jetèrent dans la piscine en criant. Jasmine avait un maillot à présent, acheté avec Diane.

Nous les avons rejoints, en sous-vêtements ou en maillot -pour Carole : Elle était divine dans son Bikini rouge, et sa petite culotte tendue sur ses larges fesses me faisait un effet terrible.

Nous avons pris un verre, accoudés au bord de la piscine, et, l'alcool aidant, Diane -les seins nus- finit dans les bras de mon épouse. Elles s'embrassaient passionnément, très amoureuses, ce qui indisposa les enfants qui me demandèrent la permission d'aller jouer chez nous. J'acceptai avec joie : ils étaient mignons, mais c'est vrai que c'était plutôt malsain pour eux.

Une fois seuls, nous nous sommes séparés de nos sous-vêtements, pour le plus grand plaisir de Diane. Denis s'approcha pour caresser Carole, mais ma maîtresse le repoussa assez vivement. Denis grogna, plein d'une colère contenue :
- " Putain, tu vas me faire payer encore longtemps comme ça ? Tu crois que j'en souffre pas, peut-être ? Que je suis fier de moi ? Si tu savais comme je regrette… " N'y tenant plus, je lui demandai :
- " Mais c'est quoi, cette histoire, à la fin ? Ce doit être bigrement sérieux, non ? "

[...]

Au matin, je fus réveillé en sursaut par ce que pris sur le coup par une vive brûlure au niveau de mes parties. Je fis un bond en ouvrant les yeux, découvrant avec peine mon amour qui me souriait, un grand verre de lait à la main :
- " Tu es réveillé, mon rorqual champêtre ? Merci pour le lait de chèvre, c'est gentil de m'en avoir gardé. J'adore en boire un grand verre bien frais, le matin : ça me met en forme pour toute la journée ! " Je massai mon intimité saisie par le froid en la fixant d'un œil noir :
- " Et moi, donc ! Des coups comme ça, c'est sûr que ça réveille… Tu commençais vraiment à me manquer ! " Pour se faire pardonner, elle m'embrassa et s'amusa de la grimace de dégoût que j'affichais. Le lait de chèvre au réveil, moi, ce n'est pas trop mon truc :
- " Eh bien, mon chéri, tu ne m'aimes plus ? Tu as pris goût à de la chair plus tendre, on dirait… " Et elle retourna dans la cuisine en chantonnant un air traditionnel de son pays :
- " La digue du cul, en revenant de Nantes, la digue du cul en revenant de Nantes, de Nantes à Montaigu, la digue la digue… " Le reste se perdit dans la maison.

Après le petit déjeuner, nous avions repris nos activités habituelles. Je devais transférer ma charge de travail éventuelle sur mes collègues qui se dévouent toujours sans rechigner. C'est leur passion, et plus ils en ont, plus ils sont heureux. Moi, j'ai trop d'occupations pour me consacrer uniquement à gagner de l'argent... Carole était partie voir ses bêtes et elle ne se priva pas de m'enguirlander en revenant, soi-disant qu'elles avaient maigri, surtout les oies. Pourtant, aucune n'était morte…Quelle ingratitude de sa part!

Comme souvent, nous prenions un petit rafraîchissement à la terrasse, vers onze heures. Nous avions vidé nos verres et je m'apprêtais à retourner travailler lorsque je vis Carole se redresser brusquement et retirer prestement la main de son pubis qu'elle grattait paresseusement. Elle s'écria, en regardant par-dessus mon épaule :
- " Ben, Roland ?! Qu'est-ce qui se passe ? Vous en faites une tête ! " Je me retournai et découvris Roland, Blême et tremblant. Il commença à ôter ses maigres vêtements -un maillot de corps et un short trop grand pour lui- mais s'arrêta pour dire d'une voix mal assurée:
- " Il faut que vous me laissez faire sans rien dire, c'est Juliette qui m'envoie. " Carole allait protester mais je l'arrêtai d'un geste péremptoire. Roland se mit entièrement nu, s'agenouilla sur le dallage, rassembla son courage et ses mots puis se lança :
- " Ce que je vais dire, c'est Juliette qui le dit. Je dois vous le répéter. Pardon, Carole, ça me fait du mal, j'espère que ça t'en fera pas trop. Voilà, j'y vais :
Maître Luc, Maîtresse Juliette vous invite à la satisfaire. Elle vous attend sur son lit, prête et offerte. Elle m'a chargé de la préparer pour vous, et de venir vous chercher ensuite. Voilà. " Il se rhabilla rapidement en se retournant pour nous masquer son intimité, la tête baissée, mais je pus entrevoir ses cuisses et ses fesses rougies par le martinet : Son épouse n'a pas dû y aller de main morte, et les marques de ses liens aux chevilles et aux poignets étaient encore bien visibles également.

Carole s'inquiéta :
- " Ben et moi ? Je peux venir ? Ça m'intéresse vachement, moi ! " Roland était gêné: il s'était attendu à tout, sauf à ça :
- " Heu… Ben… Je sais pas ! Elle m'en a pas parlé, tu aurais pas dû être là. Venez tous les deux, on lui demandera… "

Nous avons suivi le pauvre Roland, brisé, jusqu'au pied du lit de son épouse, surprise d'y voir autant de monde. Elle rajusta son peignoir de soie en voyant Carole tendre le cou par-dessus mon épaule et lui dit :
- " Ah, tu es venue aussi, Carole ? Je suis gênée, je ne savais pas que tu étais rentrée… " Mon épouse passa devant moi avec aplomb :
- " Ah ! Mais il n'y a pas de problème ! Je voulais juste savoir si je pouvais rester… Je serais discrète, promis ! " Sa candeur de fillette amusa Juliette :
- " Bien, si tu promets d'être sage… Je suis bien moins expérimenté que toi, malgré mon âge, tu sais… J'espère que ce que tu verras sera digne d'intérêt… Tu pourrais attacher mon mari infidèle au pied du lit, s'il te plait ? Mais arrange toi pour qu'il puisse bien voir, surtout !" Carole s'empressa d'obéir, un large sourire aux lèvres et saisit les cordes qui pendaient encore aux barreaux du lit :
- " Laisse-toi faire, mon petit Roland, c'est ta maîtresse qui te le demande ! " Elle lui lia rapidement et énergiquement les poignets puis lui fit une bise sur le front avant de se rencogner contre la grande armoire à glace, dans l'obscurité, les bras croisés. Prête pour le spectacle.

Juliette fit glisser son peignoir d'un geste, me dévoilant sa nudité rehaussée de lingerie : elle avait mis des bas noirs avec le porte-jarretelles entrevu dans le tiroir à scandale ainsi qu'un joli soutien-gorge noir à balconnets qui mettait en valeur sa poitrine plantureuse -il me fit penser à un modèle que j'ai vu soutenir de gros seins dans un film italien des années soixante. Elle s'était agenouillée sur le lit et m'aidait à me déshabiller en me roucoulant des mots d'amour, la plupart en italien, ce qui m'excitait terriblement. Elle m'entraîna sur le lit et me suça goulûment, sans un regard pour son mari qui la fixait, les yeux emplis de désespoir et de fascination mêlée. Son épouse s'allongea, les cuisses écartées et m'invita en elle :
- " Prends-moi, je suis déjà prête. Donne-moi du plaisir, mon petit chéri ! " Je la pénétrai avec bonheur, perdu dans ses beaux yeux noirs, joliment ridés et maquillés, brûlants de désir. Comme je m'affairai en elle, elle me glissa à l'oreille en un souffle :
- " Excuse-moi, mais je ne te sens pas beaucoup… " Je lui répondis de la même façon :
- " Simulez, je vous finirais autrement… " Aussitôt, elle grogna et se lamenta dans mon cou, et je repensai à toutes ces années à m'imaginer faire l'amour avec ma chère Juliette, si désirable et si sensuelle, et je réalisai qu'enfin mon rêve était devenu réalité. Malheureusement, je lui faisais moins de sensations que dans mon imagination débridée…Mais je prenais tout de même beaucoup de plaisir, noyé dans les yeux fiévreux de mon premier amour, et je ne me privai pas de crier mon bonheur le moment venu. Elle m'accompagna aussitôt en poussant des cris déchirants, si beaux que j'eus du mal à me convaincre qu'ils étaient faux. Comme je m'étais effondré, vaincu, la tête dans son cou, elle me murmura d'une voix langoureuse :
- " C'était bon quand même, tu sais… Je crois que je commençais à prendre du plaisir. Il faudra qu'on recommence, tu as l'air d'être un petit dieu d'amour, coquin… "

Je ne la laissai pas refroidir trop longtemps : je me retournai et enfournai mon visage dans son sexe fort épanoui. Elle gémit de plaisir sous mes assauts furieux, et je me délectai de nos sécrétions mêlées. Mes femmes ont raison, le mélange est plaisant… Je jetais des coups d'œil furtifs à Roland qui baissait les siens, se mordant les lèvres de frustration et de jalousie, mais je voyais bien qu'il était également très excité…

Juliette ne tarda pas à rendre les armes en criant très fort, secouée de spasmes et en me frappant bruyamment les fesses, à sa portée. Comme je retournai l'embrasser, elle m'enlaça et fit à voix haute pour que Roland entende bien:
- " Mon Dieu que c'était bon, mon chéri ! Donne-moi mon mari, c'est son tour, maintenant que tu m'as souillée… Tu peux t'en aller, à présent. Merci pour tout ! " Je l'embrassai, un peu surpris de la brutalité de son congé, mais elle faisait ça pour son couple, après tout… Je détachai son homme et le propulsai sans ménagement sur le lit, ce qui amusa Juliette :
- " Allez ! À ton tour d'honorer ma maîtresse ! Je préférais passer avant. Et travaille bien, je veux l'entendre crier de chez moi ! " Ils faisaient déjà l'amour furieusement quand Carole -que j'avais presque oubliée- et moi sommes sortis de leur chambre.

Elle me souriait d'un air entendu :
- " Je suppose que c'est toi qui es à l'origine de ce baisage public ? " Je haussai les épaules avec fatalité :
- " Ben ouais. Je voulais trouver un moyen pour coucher avec Juliette tout en sauvant son couple. Et ça a marché. Tu te rends compte à quel point je suis bon ? Tout ça en quelques jours ! " Carole secoua la tête :
- " Ah ça ! Pour baiser et manipuler les gens, c'est sûr que t'es un champion. Moi qui croyais que tu préférais les jeunettes prépubères, j'avoue que tu m'as surprise… Il te les faut donc toutes, du berceau à la tombe ?! " Je m'offusquai :
- " Oh, quand même ! Jasmine est déjà quasiment une petite femme, et Juliette est encore très appétissante, je trouve. Et les tombes, pour l'instant, elle ne fait que les astiquer. "
- " Tandis que toi, tu préfères lui astiquer le bénitier ! Cochon ! Détourneur de bigotes ! " Elle rit en me secouant par l'épaule, puis me blottit sous son bras pour passer la porte de la maison.

[...]

De retour près de ma divine épouse, je lui tins compagnie tandis qu'elle préparait le repas. Elle s'enquit :
- " C'est aujourd'hui que Sa Majesté Germain Premier vient prendre possession de son esclave ? "
- " Oui. Il arrivera vers dix sept heures, chez Diane et Denis. J'ai tout de même un peu peur de sa réaction… "
- " De ?... " Elle me glissa un regard oblique, absorbée par le découpage en rondelles de ses carottes. Elle coupe tout en rondelles, même les carottes en salade… Ça croque, mais c'est bon.
- " Ben, à vrai dire, il vient chercher une fille… C'est une idée de Denis. Diane ne serait pas contre une petite vengeance, il paraît qu'il a été très méchant avec elle, qu'il l'aurait humiliée en public. Pourtant, elle l'aimait beaucoup, avant. Il paraît aussi qu'il a perdu sa femme qu'il adorait. Si ça devait m'arriver, je ne sais pas ce que je deviendrais sans toi…"

Elle me sourit et me glissa une rondelle fraîche, sucrée et croquante -la production de ses parents- dans la bouche pour me faire taire. Elle non plus n'aime pas cette perspective :
- " Moi, je sais ce que je deviendrais : Une jolie veuve, très riche, et très courtisée. Oh ! Comme ça va être bien ! Dis, ce serait gentil que tu partes en premier, mon chéri, tu m'as mis l'eau à la bouche ! " C'était sa façon à elle de me punir pour avoir abordé le sujet.

Elle reprit :
- " Pour revenir à ton week-end d'amour, tu as intérêt à ne rien lui cacher, être très honnête si tu ne veut pas que ça se transforme en prise du fort Alamo. "

Je lui pris les mains et lui chantai :
- " Laisse tes mains sur mon man-ancheu,
Et surtout ne t'arrête pas,
Si tu veux ma bonne sauce blanche
T'as intérêt
À bien m'branler ! "

Elle sourit, nullement perturbée :
- " Non, ça, c'est Adamo… Ouais, donc, je disais, Il ne faut pas lui annoncer froidement, mais le mettre gentiment sur la voie, faire des allusions, comme si tu croyais qu'il était déjà au courant mais qu'il préférait t'imaginer en fille… Enfin, de la dentelle, de la délicatesse, quoi… Et si tu sens qu'il s'énerve, baisse la tête, dis-lui que tu croyais que Diane l'avait mis au courant… Enfin, je te fais confiance… Comme je te le dis au moins une fois par jour, tu es très doué pour manipuler les gens. C'est vrai que Germain, c'est un sacré morceau, mais tu sais si bien y faire… " Je l'embrassai et profitai qu'elle ait fermé les yeux pendant une seconde pour lui dérober une fine rondelle supplémentaire. Il n'y a pas à dire, les carottes de Loire, ce sont vraiment les meilleures…
- " Je te remercie pour tes précieux conseils, ma chérie. J'avais eu l'intention de mettre une culotte renforcée qui efface les rondeurs masculines, mais je n'en ferais rien. D'ailleurs, Diane a une autre idée -mais Denis avait eu la même, plus tôt : Je vais te piquer une de tes couches, ça va renforcer le mystère. Au pire, il ne pourra pas coucher avec moi comme si j'étais une fille qui a ses règles, tu comprends l'avantage… De plus, j'ai commencé à jouer les simplettes, il ne devrait pas trop m'en vouloir… " Elle me surprit à tendre subrepticement deux doigts vers le saladier et me les attrapa de ses deux mains jointes en une prière :
- " Dis, je peux venir ? Chez Diane, je veux dire… Je brûle de voir ce gros con te faire du gringue comme à une jeune fille… En plus, si je pouvais le faire baver d'envie, ce serait encore plus rigolo ! "

Je la fixai d'un œil soupçonneux :
- " Dis donc, tu ne voudrais pas me piquer ma place, quand même ? Pour une fois qu'on m'invite dans le grand monde… " Elle rit :
- " Ah ben putain ! Merci bien ! Rassure-toi, je te le laisse : j'aurais mieux à faire ici, avec toutes mes amies… Et Denis, qui sait ? Je commence à avoir sérieusement envie de lui... J'adore sa belle queue, et il me tarde vraiment de l'essayer. Tu as du bol, toi, tu en profites sans arrêt sans que Diane y trouve à redire… " Je serrai les dents, un peu jaloux malgré tout, surtout de son membre avantageux :
- " Ouais, tu peux venir, mais soit sage, hein ? Ne fais pas de boulette, nous ne sommes pas mariés. Tu gardes ton nom, tu es la voisine, mais tu ne me connais pas, juste de vue, tu m'as à peine parlé jusqu'à aujourd'hui. Mais toi, Je te connais très bien, ma chérie, tu as du mal à rester sérieuse, et il paraît que je joue très bien mon rôle. Si tu dois rire, arrange-toi pour que ce soit aux dépends de cette pauvre fille simple, et non pas à ceux de Germain. Il doit toujours rester le maître de la situation, ne pas perdre la face devant nous. Si vous riez sous cape devant lui, il prendra très mal la révélation que je vais immanquablement lui faire, et il fera vite le rapprochement avec votre comportement de ce soir, et ce n'est pas ce que je veux. Je ne veux pas lui donner de leçon, ni le punir -à moins qu'il soit indécrottable, mais j'en doute, il a déjà été bon- mais le rendre meilleur, tel que Diane l'a connu. Oh, je sais, c'est présomptueux de ma part, mais je vais m'y employer de toutes mes forces. Pour Diane. "

Carole me fixait d'un air pensif :
- " Ah ? Je savais pas ça… Je pensais que tu allais juste faire la pute pour amuser tes maîtres… " Je la pris par les épaules :
- " Oui, ça aussi, bien sûr… Une dernière chose : tu montes facilement sur tes grands chevaux et tu ne supportes pas les machos, mais essaie de te maîtriser devant lui. Il est suffisant, tu le sais, mais essaie de garder ton calme. " Elle serra les lèvres, en proie à d'intenses réflexions et son visage s'illumina soudain :
- " D'accord, mon chéri ! Je tâcherai de ne pas te décevoir. Allez, fais-moi un bisou et barre-toi de ma cuisine : Tu crois que je ne te vois pas boulotter toutes mes carottes ? Je sais que tu aimes bouffer les rondelles, mais fait pas ça dans ma cuisine, cochon ! " Je l'embrassai en riant et retournai travailler jusqu'au déjeuner.

[...]

Il était grand temps pour moi d'aller me changer en Alicia, et je comptais bien me surpasser. Pour Diane.


À suivre dans " La carotte Nantaise 23: Jeune fille aux paires. "


* " Toi aussi, mon fils ! " Les derniers mots de Jules César.

** Voir le chapitre 11 : " Dessous de table "

 

ŠLE CERCLE BDSM 2011